IllustrationIstock
Le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie n'est pas le plus sérieux en matière de rigueur budgétaire. Cette année, près de 5 milliards d'euros ont disparu des comptes…

Les 5 milliards oubliés de Bercy : une erreur involontaire ?

Chaque année, Bercy fait involontairement disparaître plusieurs milliards d’euros de ses comptes, rapporte Challenges, qui se base sur les informations du Canard Enchaîné (édition papier) publié ce mercredi 28 novembre. En pratique, le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie minore annuellement le déficit extérieur français. En 2017, c’est quelques 5 milliards d’euros qui ont été oubliés, dévoile le palmipède qui a pu consulter une note confidentielle de la direction des douanes.

A lire aussi : Retraite complémentaire : cette très mauvaise nouvelle qui vous attend pour 2019

En 2017, le déficit extérieur français était estimé à 62,3 milliards d’euros. En vérité, il serait donc de 67,3 milliards, poursuit le journal d’information satyrique. Ce qui constitue une très forte hausse par rapport à 2016 puisqu’à l’époque le déficit était de 48,3 milliards.

Toutefois, la France n’est pas la seule à minorer considérablement son déficit commercial, rappelle Challenges. L’Allemagne "oublierait" régulièrement 15 milliards d’euros (2% de ses échanges européens) dans son calcul. Quant à l’Italie, elle ferait passer sous le tapis près de 6,4% de ses échanges…

Les 5 milliards oubliés de Bercy : un mode de calcul "fantaisiste" ?

D’après le Canard Enchaîné c’est le modèle statistique, pensé pour limiter les difficultés administratives à Bruxelles, qui induit de telles erreurs. L’hebdomadaire n’hésite pas à le qualifier de "fantaisiste". En effet : les entreprises européennes important leurs produits depuis un autre pays membre de l’Union sont tout simplement dispensées de formulaires, si le prix de l’import n’excède pas les 460 000 euros. Certains échanges ne sont donc tout simplement pas déclarés et c’est aux douaniers d’estimer leur valeur, à vue de nez.

Or, ils se seraient trompés dans l’exploitation des données de TVA, telles que déclarées par les entreprises françaises concernées, rapporte le titre satyrique. Et ce, depuis des années : en 2014, une note du chef statisticien évoquait déjà ce problème, jugeant que le solde commercial français pouvait être "dégradé de 10 à 20 milliards d’euros"…