Le président de la République n'est visiblement pas très content. Pour assurer sa réélection, il tient à toucher les Françaises et les Français dans leur quotidien… Et se désole parfois de l'action de ses ministres. Emmanuel Macron a donc décidé d'en discuter avec eux. 
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La nouvelle stratégie d'Emmanuel Macron : les permanences et les "moments d'écoute sur le terrain"

Renouer avec les Français. Quelques mois, à peine, après le coup de semonce d'Emmanuel Macron, certains ministres ont choisi de se rendre sur le terrain. C'est le cas de Jacquelines Gourault, rapporte Le Figaro, qui a décidé de se rendre dans le nord, le 27 juin 2019. A Hondschoote, près de Dunkerque, elle a recueilli les doléances des résidentes et des résidents. Tout au long de la journée, elle a donc reçu différents habitants, qui lui ont présenté leurs angoisses, leurs soucis et parfois leur griefs : le quotidien évoque un collectif visant à faire adapter les normes régulant la circulation après un tragique accident, mais aussi d'importants acteurs économiques qui plaident en faveur de financements. 

Sans oublier, bien sûr, les "gilets jaunes" qui n'ont pas manqué de s'inviter, au grand dam de la ministre de la Cohésion des Territoires. Si elle n'est pas réussi à convaincre ses dynamiques opposants - ni même à leur tirer un sourire avec sa plaisanterie -, ce genre de gymnastique ne déplait pas à l'ancienne maire de La Chaussée-Saint-Victor (Loir-et-Cher). "J'ai été maire pendant vingt-cinq ans. Alors cet exercice, il ne me fait pas peur…", assène-t-elle dans les colonnes du journal marqué à droite. 

Pour autant, c'est bien du chef de l'Etat que vient l'initiative. "Le président veut secouer le cocotier, y compris dans la haute fonction publique", expliquent les équipes de l'exécutif. Plus que tout, peut-être, il craint le procès en déconnexion dont il est la victime précise Le Figaro. C'est pourquoi il a "sommé les membres du gouvernement" de retourner - ou de découvrir - le terrain, écrit le quotidien. "La question pour Emmanuel Macron n'est pas d'agir mais de faire agir, de montrer aux Français qu'il met en mouvement l'appareil d'Etat", détaille un habitué de l'Elysée pour le journal. Sont également concernés des ministres qui, en apparence, ont assez peu d'intérêt à tenir des permanences. Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères recevait par exemple des familles d'expatriés français, le 6 juin… 

La nouvelle stratégie d'Emmanuel Macron : des ministres qui passent en interrogatoire devant le président ?

"Emmanuel Macron voulait savoir ce que sa réforme ferroviaire avait changé", indique l'un de ceux qui a participé à la récente audition d'Elisabeth Borne. La ministre a dû défendre, devant l'ensemble des membres du gouvernement, l'intérêt de son action, indique Le Figaro.  Elle est arrivée avec plusieurs copies de la même feuille A4, intitulée "5 indicateurs clés de la réforme", qui soulignait notamment une amélioration de la ponctualité et l'arrivée de nouvelles rames sur les lignes. 

"Le président n'hésite pas à challenger celui qui expose", alerte cependant un autre ministre. Et pour cause : chaque semaine, un nouveau membre de l'équipe gouvernementale passe sur le gril. Pour certains, d'ailleurs, l'expérience n'est pas des plus agréables…

Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et chargée des personnes handicapés ainsi que de l'intégration des enfants handicapés à l'école, l'a appris à ses dépends. Le président de la République, qui connaît bien le sujet, n'a pas hésité à la "bousculer", relate le quotidien.

La nouvelle stratégie d'Emmanuel Macron : du concret, du concret et encore du concret

"On sera convaincants quand les gens verront des retombées tangibles dans leur vie, comme une maison de santé près de chez soi ou l'installation de la fibre optique", analyse un membre du cercle proche du président. Et pour cela, revoir la communication des ministres pourrait ne pas s'avérer suffisant, quoique nécessaire… 

Le président de la République demande donc "du concret". Il est moins intéressée par "les chiffres macroéconomiques de la croissance" ou ceux de la baisse du chômage que par sa capacité - ainsi que celle de son équipe gouvernementale - à transformer littéralement la vie des Françaises et des Français. "J'ai dit que rien ne serait comme avant, donc je veux que rien ne soit comme avant", lançait d'ailleurs le président  dans le salon Murat du Conseil des ministres, début mai, rappelle Le Figaro…