Et si le remaniement avait déjà débuté ?AFP
Gérald Darmanin ne cache plus ses ambitions politiques, et il n'est pas le seul. Une question demeure, cependant : Édouard Philippe sera-t-il toujours le chef du gouvernement ?
Sommaire

"C'est une mise à disposition", résume sobrement l'entourage du ministre, interrogé par BFMTV. Gérald Darmanin fait désormais peu de cas quand il s'agit de cacher ses ambitions : il veut "peser davantage". Cette seule déclaration, affirme la chaîne d'information en continu, n'aura pas suffi à lancer le coup d'envoi d'un remaniement désormais "quasi incontournable". Cependant, et cela ne fait aucun doute poursuit le site d'information, elle "signe d'une certaine manière le début des grandes manœuvres"...

C'est que Gérald Darmanin n'est pas le seul à convoiter la place d’Édouard Philippe. Un certain ministre de l'Economie aimerait aussi monter en grade... "Imaginez la tête de Bruno Le Maire, qui ne cache à personne son envie de la rue de Varenne...", annonce d'entrée de jeu une source informée. Mais hélas pour lui, le candidat (très) malheureux à la primaire de la droite aurait fait "trop de forcing", explique un conseiller de l'Elysée. Il pourrait cependant être récompensé d'un "poste prestigieux".

François Bayrou bientôt à la place d'Edouard Philippe ?

Sans surprise, le remaniement pourrait aussi prendre une tournure de politique politicienne. Parce que la défection de certains députés issus des rangs de La République en Marche a fait perdre à sa majorité absolue à Emmanuel Macron, l'influence de François Bayrou grandit. "Bayrou étant le nouvel homme fort de la majorité, tenant dans ses mains la majorité absolue au Parlement depuis que LaREM l'a perdue, le mettre rue de Varenne serait une pierre dans le jardin du Béarnais", souligne encore un "membre de la majorité".

Edouard Philippe et Gérald Darmanin, deux chouchous ?

Il n'empêche, assure BFMTV. Indépendamment de l'avis d'Emmanuel Macron, le cœur de la majorité parlementaire balance. Et les deux favoris sont connus : l'un occupe Matignon, l'autre réside à Bercy. Edouard Philippe serait encore fort de nombreux soutiens au sein du gouvernement et sa popularité sans cesse en hausse en fait un véritable homme fort. "Philippe va rester car il n'y a personne d'autre. Il y a un problème de casting", estime d'ailleurs l'un d'entre eux.

Quant à Gérald Darmanin... il fait figure de seule alternative. "Si Philippe part, il n'y a que lui en réalité", croit savoir une "source bien placée". Mais là encore le choix serait politique. "Darmanin a un avantage très conséquent : il est historiquement très proche de Xavier Bertrand, de part a circonscription et son histoire politique. Et si on le fait monter, ça le détachera de Bertrand et ça affaiblira Bertrand, ça commencera à le neutraliser pour 2022", poursuit-il.

Le sort d'Edouard Philippe lié aux municipales ?

"Si le Premier ministre gagne au Havre, il va rester. Il est trop populaire pour partir", fait savoir un dirigeant de La République en Marche resté anonyme. Selon lui, Emmanuel Macron n'a pas le choix car Edouard Philippe serait « plus dangereux à l'extérieur qu'à l'intérieur".

D'autant plus qu'au fond, le Premier ministre se ferait simplement désirer. "C'est une opération de com' : il veut rester, il fait juste monter les enchères. Il dit partout qu'il veut rester, mais il affiche politiquement des envies d'ailleurs pour se rendre désirable. Justement parce qu'il veut rester", tranche un conseiller.

Quoiqu'il en soit rendez-vous en juillet, explique BFMTV. "Il faudra une équipe 'installée' à la rentrée. Faire un remaniement en septembre, ça serait brouiller les messages", fait en effet valoir un membre du gouvernement.