
Alors que la France est sous le coup d’un épisode orageux d’une force relativement importante dans certains départements, il peut être tentant d’observer ce phénomène de plus près. Pourtant, il n’est pas très avisé de regarder les éclairs…
Emmanuel Macron l’a affirmé samedi : le chef de l’Etat a pleinement “confiance” en Elisabeth Borne “dans la durée” pour faire face à la situation de blocage post-législatives. La Première ministre va donc rester en poste, pour former dans quelques jours un nouveau gouvernement.
Le président de la République, à l’étranger toute la semaine pour les sommets du G7 et de l’OTAN, a ainsi confié à sa subordonnée une mission capitale pour la suite de son quinquennat : résoudre, tout simplement, le problème.
D’ici à vendredi, Elisabeth Borne doit donc :
En somme, la Première ministre doit composer avec les députés sortants et tenter de trouver des solutions pour renforcer la majorité relative du parti présidentiel à l’Assemblée. Cela pourrait donner lieu à la formation d’un gouvernement de coalition, c’est-à-dire un gouvernement parlementaire composé de plusieurs partis. Mais face à une classe politique sceptique, qui renâcle à travailler sous l’égide d’Emmanuel Macron, la tâche s’annonce pour le moins ardue.
Former un gouvernement de coalition, le casse-tête impossible ? De nombreuses personnalités, à gauche comme à droite, ont d’ores et déjà refusé l’éventualité. Chez les Républicains, le nouveau président de groupe Olivier Marleix assure dans le Journal du Dimanche qu’il refusera "de servir de béquille au pouvoir".
Même son de cloche du côté des écologistes : "évidemment non", le groupe ne se joindra pas à la majorité présidentielle, a déclaré sa vice-présidente Sophie Taillé-Polian.
Où Elisabeth Borne va-t-elle donc trouver des alliés ?
Certains députés réclament même un vote de confiance, à l’instar de Manuel Bompard, député NUPES, qui s’est exprimé dimanche soir sur BFMTV.
En attendant, les délais sont courts et l’enjeu capital pour la Première ministre, qui devrait former un nouveau gouvernement d’ici vendredi.
Dans notre diaporama, découvrez tout ce qui l'attend jour après jour.
Ce lundi 27 juin, pour la première fois, une femme va accédéer au Perchoir. Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-Mer, va quitter son poste et sera vraisemblablement élue dans la journée à la présidence de l’Assemblée nationale.
La députée des Yvelines a été investie mercredi dernier par son parti et devrait ainsi succéder à Richard Ferrand, battu aux législatives.
Ce n’est pas la seule ministre qui débarrasse le plancher après seulement quelques semaines d'exercices. Battues dans leurs circonscriptions dimanche dernier, Brigitte Bourguignon (Santé), Amélie de Montchalin (Ecologie) et Roxana Maracineanu (Sports) font également leurs adieux au gouvernement ce lundi.
Lundi, Elisabeth Borne devrait également commencer à consulter les différents groupes politiques de l’Assemblée, en vue de former son “accord gouvernemental”.
Mardi avant 18h, tous les groupes parlementaires doivent rendre à la présidence de l’Assemblée leurs déclarations, accompagnés de la liste de leurs membres et des députés apparentés.
Ils doivent également se déclarer, ou non, en tant qu’opposition.
Cette liste sera publiée mercredi au Journal officiel.
L’enjeu est de taille, car il va permettre d'établir concrètement le rapport de force du Parlement pour les cinq prochaines années.
Il manque actuellement 37 sièges à la majorité pour devenir absolue. De gauche à droite, plusieurs députés sont ainsi “courtisés” par le parti présidentiel depuis une semaine. Mais combien pourraient vraiment s’y rallier ?
A 15h, les membres du bureau de l’Assemblée nationale seront nommés par scrutin si les candidats sont multiples :
- Les six vice-présidents de l’Assemblée
- Les trois questeurs (deux de la majorité, un de l’opposition)
- Les douze secrétaires
Un accord de gouvernement sera-t-il impossible à trouver ? Elisabeth Borne a, en tout cas, jusqu’à jeudi, date de retour sur le territoire français du président, pour lui remettre sa feuille de route et ses propositions de ministres.
Jeudi, les huit commissions permanentes de l’Assemblée éliront également leurs présidents respectifs.
Le remaniement pourrait bien avoir lieu dès vendredi, à la condition que la Première ministre ait trouvé une forme d’accord de coalition au cours de la semaine.
Emmanuel Macron avait souhaité, pour sa part, la nomination d’un nouveau gouvernement “dès les premiers jours de juillet”.