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Alors qu'une écrasante majorité de Français se dit favorable à cette mesure, et que celle-ci n'est pas assurée de passer au Parlement, le couple exécutif n'a pas l'intention de donner la parole aux citoyens.

C’est le sujet polémique de cette fin d’année : la déchéance de la nationalité pour les binationaux convaincus de terrorisme. A gauche de la gauche, on s’époumone face à l’éventualité d’inscrire dans la Constitution cette mesure, tandis qu’à droite, on est plutôt dubitatif quant à son efficacité.

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Il n’y a guère que les citoyens pour donner un avis net et tranché sur la question. Selon un sondage Elabe pour BFMtv publié mardi soir, près de 9 Français sur 10 se disent favorables à la déchéance de la nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme. Alors que François Hollande n’est pas sûr d’obtenir les 3/5 des votes au Parlement afin de réviser la Constitution et d’y inscrire, entre autres, cette mesure controversée, pourquoi ne passe-t-il donc pas par le référendum ?

"Jouer avec le référendum, c’est jouer avec la nitroglycérine"

S’il on en croit le Canard enchaîné de ce mercredi, c’est parce que le président et son Premier ministre auraient peur du vote des Français. "Jouer avec le référendum, c'est jouer avec la nitroglycérine [substance chimique explosive et instable, NDRL].", aurait ainsi dit Manuel Valls.

Et François Hollande aurait fait preuve de la même couardise, déclarant : "Comme dans tout référendum, le débat médiatique se focaliserait sur le non. Ceux qui sont d'accord ne se mobiliseraient pas pour la réforme et ceux qui sont contre la réforme et contre le président se mobiliseraient. Donc c'est très dangereux."

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