Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
Le moins que l’on puisse dire sur Christiane Taubira, c’est qu’elle ne laisse pas indifférente. Sitôt son départ annoncé du gouvernement mercredi matin, la droite, le Front national, et particulièrement les militants de la Manif pour tous, ont laissé éclater leur joie. Des dizaines d’entre eux se sont même réunis au pied du ministère de la Justice pour fêter au champagne son départ.
De l’autre côté de l’échiquier politique, son départ était également souhaité. Au gouvernement, on estime que son départ était inéluctable est salvateur, notamment à cause de ses mauvaises relations avec Manuel Valls, qui a d’ailleurs été très laconique pour évoquer sa démission. Invitée ce matin sur Europe 1, Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a jugé le départ de Christiane Taubira "nécessaire" afin de pouvoir clarifier la situation sur la déchéance de la nationalité, mesure non souhaitée par la démissionnaire. Du côté de la gauche de la gauche, on salue aussi son départ, à l’image d’Aurélie Filippetti et de Cécile Duflot, estimant qu’elle n’était plus à sa place au sein du gouvernement.
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La loi sur le mariage homosexuel a cristallisé les opinions sur Taubira
Si son départ est finalement souhaité par tous, c’est que pendant les trois ans, huit mois et onze jours de son passage place Vendôme, Christiane Taubira n’a pas laissé indifférente. Tout s’est en fait cristallisé autour de son projet de loi sur le mariage homosexuel, adopté en 2013. La droite et le Front national ont été vent debout contre cette loi sociétale portée par une Christiane Taubira opiniâtre qui, malgré les millions de manifestants de la Manif pour tous dans les rues, n’a rien cédé. Depuis, elle était devenue le ministre à abattre au sein du gouvernement. Ces réformes pénales, jugées trop "laxistes" par l’opposition, n’ont pas arrangé la situation.
L’opposition ne s’est pas privée non plus de dénoncer les prises de position de Christiane Taubira qui allaient à l’encontre de la ligne gouvernementale, voyant dans ces bravades une ligne de fracture au sein de la majorité. Une faille dans la cohésion gouvernementale que Manuel Valls, dont les relations avec elle étaient plus que froides, a plus ou moins digérée jusqu’à la le dernier couac sur la déchéance de la nationalité.
Ses proches s'inquiètent pour "sa vie d'après"
Si le départ de Christiane Taubira est salué par la droite pour son "incompétence", par le gouvernement "au nom de la cohésion gouvernementale", la gauche de la gauche salue elle "l’intégrité" de l’ex-garde des Sceaux. Plusieurs anciens ministres du gouvernement qui dénonçaient, comme elle mais plus ouvertement, la "droitisation" de la ligne gouvernementale, ont ainsi applaudi à sa démission. Car il faut rappeler que Christiane Taubira n’est pas membre du Parti socialiste mais du Parti radical de gauche (PRG). Elle est donc sur une ligne plus à gauche que le PS. En 2011, elle avait soutenu Arnaud Montebourg à la primaire socialiste, tout en continuant, comme garde des Sceaux, à soutenir les frondeurs socialistes.
Si son départ est maintenant acté, reste à savoir ce que Christiane Taubira fera de sa notoriété et de la détestation qu’elle inspire à certains. Dans un portrait publié en mars 2014 dans le magazine M-Le Monde, elle confiait que ses proches s’inquiétaient pour sa " vie d’après" alors qu’elle cristallise tant de haine sur elle.
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