Ces "grandes causes" qu'Emmanuel Macron dit ne pas avoir oubliéesAFP
Emmanuel Macron accordait récemment une longue interview au magazine Elle. Il y a rappelé son engagement en faveur de certains combats...
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Emmanuel Macron est inquiet. Dans les colonnes du magazine féminin ELLE à qui il a récemment accordé une longue interview, le président ne s’en cache pas : l’état de la société lui apparaît alarmant. Plusieurs sujets l’interrogent en effet ; notamment le retour de la race dans le débat politique. Il dit se méfier de "la logique intersectionnelle" qui, selon lui, "fracture tout" en renvoyant "chacun à son identité". Des propos qui ont de quoi surprendre, souligne-t-on chez Marianne, tant le chef de l’Etat a pu - parfois - s’approprier les codes sémantiques de ce courant politique. Il s’agit avant tout d’une notion utilisée notamment par les sociologues pour désigner la situation d’individus subissant plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une même société. Exemple : une femme noire.

Si étonnante cette révélation puisse sembler - le président de la République n’hésite pas en effet à se revendiquer de l’universalisme, le courant opposé à l'intersectionnalité - elle permet aussi à Emmanuel Macron d’évoquer d’autres problématiques qu’il décrit comme essentielles. Dont une qu’il avait voulu ériger au rang de "grande cause" de sa mandature, peu de temps après son accession au palais de l’Elysée : celle des femmes.

Violences faites aux femmes : où en est Emmanuel Macron ?

Le chef de l’Etat n’hésite pas à évoquer, devant les micros de nos confrères, des "avancées". Pas de quoi prétendre à la perfection, insiste le magazine, ce que ne nie pas le locataire du Château. "On est exemplaire quand on a fini de régler le sujet ; on ne peut pas dire que nous le soyons. La prise de conscience est bien là", a-t-il en effet affirmé, non sans se présenter comme précurseur sur ce type de questionnement.. "Ces thèmes n’étaient pas dans les canons de la vie politique. J’ai décidé que ce serait la grande cause du quinquennat bien avant #MeToo", insiste-t-il.

Et le magazine de rappeler que depuis le mois de janvier 2021, cinquante féminicides - lesquels correspondent au "meurtre d'une femme, d'une fille en raison de son sexe" d’après Le Robert et sont régulièrement le fait du conjoint ou d’un ex-conjoint - ont été recensés en France…

Les violences faites aux femmes sont-elles sur le déclin en France ?

A titre de comparaison, rappelle Le Journal des Femmes, le nombre de féminicides recensés pour l’ensemble de l’année 2020 était de 90… d’après les chiffres du ministère de la Justice. Difficile de parler de déclin quand, sur six mois seulement, 2021 compte déjà plus de la moitié  de ces occurrences…

Il importe cependant de rappeler que les chiffres de l’année 2020 sont particulièrement moins importants que ceux de l’année 2019, ce qui pourrait s’expliquer par les confinements successifs décidés pour lutter contre l’épidémie. Les violences conjugales, elles, apparaissent en hausse. 

Pour répondre à cette dramatique situation, Emmanuel Macron a fait mettre en place un certain nombre de dispositions, parmi lesquelles les bracelets anti-rapprochements. Qui demeurent, de son propre aveu, trop peu utilisés…

Le chef de l’Etat revendique la création de "la première promotion de défenseure des droits des femmes".

Mais quid, finalement, des crop tops ?

Crop tops à l’école : le petit taquet imposé par Macron à deux de ses ministres

Le chef de l’Etat a aussi profité de cette interview pour rebondir sur une polémique vieille de quelques mois : à l’époque, rappelle Le Nouvel Obs sur son site, plusieurs lycéennes avaient eu des problèmes avec leur établissement parce qu’elles étaient vêtues de crop tops ; un haut coupé avant le pantalon ou la jupe, laissant généralement voir le nombril.

En la matière, Emmanuel Macron rejoint donc Jean-Michel Blanquer et refuse ce genre de tenues dans l’espace scolaire. "Tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d’exister n’a pas sa place à l’école", a-t-il déclaré. Quitte à se mettre en porte-à-faux avec Marlène Schiappa, aujourd’hui ministre déléguée et chargée de Citoyenneté, ainsi que Elisabeth Moreno la ministre chargée de l’égalité femmes-hommes. Toutes deux avaient défendu le droit de ces jeunes femmes à s'habiller ainsi qu’elles le souhaitaient.