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Il est "l'homme de la rentrée". C'est ce mois-ci que la réforme qu'il porte – l'une des plus ambitieuse et potentiellement risquée – sera mise en application dans toute la France. En cas d'échec les conséquences pourraient être considérables…
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Ce ministre qui risque très gros en janvier : Gérald Darmanin et la mise en place du prélèvement à la source

"J’ai bien conscience que je joue gros, c’est un énorme enjeu. Bien sûr, si je rate, ce sera mauvais pour moi", reconnaît Gérald Darmanin dans les colonnes du Figaro. Le ministre de l’Action et des Comptes publics défend, depuis son entrée au gouvernement, l’une des réformes qui aura particulièrement effrayé le gouvernement : le prélèvement de l’impôt à la source. Pour BFMTV, la mesure est si risquée qu’un faux pas pourrait même coûter sa place au ministre…

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Emmanuel Macron a d’ailleurs longuement hésité et pensé abandonner définitivement cette réforme, il y a quelque mois. D’après les informations de la chaîne il craignait à l’époque de "brûler son capital politique". C’est précisément parce que Gérald Darmanin s’est battu pour pouvoir mener ce combat que le président aurait décidé de le suivre…

Pour pouvoir mener à bien ce chantier phare du quinquennat, l’ancien ténor de la droite s’est retroussé les manches. "Ca fait bientôt quinze mois que je travaille dessus pour maîtriser entièrement cette difficile et belle réforme, et voire d’éventuels angles morts", explique-t-il dans Le Figaro. Entre les 17 sorties prévues en janvier pour faire de la pédagogie sur le sujet et toutes celles déjà réalisées, Gérald Darmanin cumulera bientôt 70 déplacements sur tout le territoire. Par ailleurs, 98 millions de courriers ont été envoyés aux Français.

"On ne peut pas me reprocher de ne pas avoir défendu la réforme, de ne pas avoir été très déterminé et très professionnel dans l’application" juge le ministre, qui a même mis en place une "war room" à Bercy, où ils retrouvent ses équipes toutes les semaines… Autre détail parlant, évoqué par le quotidien : ses "traits tirés" et ses "cheveux de plus en plus grisonnants".

Ce ministre qui risque très gros en janvier : toutes les inquiétudes sur le prélèvement à la source

La mise en application du prélèvement à la source survient juste après la plus grave crise sociale de la première moitié du quinquennat d’Emmanuel Macron, portée par le mouvement des "gilets jaunes". Le ministre de l’Action et des Comptes publics était d’ailleurs attendu ce mercredi matin par une trentaine de manifestant, à Amiens, rapporte le journal local Le Courrier Picard. Gérald Darmanin se rendait sur place pour répondrez aux inquiétudes des Français concernant le pouvoir d’achat notamment, souligne Le Figaro.

Les angoisses sont en effet légion. Toutefois, pour l’ancien élu de Tourcoing, il n’y a pas de crainte politique à avoir. "Ce n’est pas l’impôt à la source qui a fait naître le mouvement des ‘gilets jaunes’ mais l’augmentation des taxes", juge-t-il.

Il ne craint pas non plus de "bug technique" ou même de "choc psychologique" que pourraient subir les contribuables. Il estime même que cette réforme pourrait éviter aux Français de nombreux "problèmes de trésorerie". "Désormais, le 17 du mois, ils ne seront plus prélevés et ils paieront leur impôt sur le revenu comme ils paient leurs cotisations sociales", a-t-il estimé, non sans préciser que l’impôt serait davantage étalé, puisque payé sur 12 mois et non 10.

Ce ministre qui risque très gros en janvier : Gérald Darmanin, dénué de tous soutiens ?

Très critiqué à droite, en dépit d’une certaine proximité avec d’autres élus qui n’ont pas rejoint Emmanuel Macron, Gérald Darmanin serait devenu "la bête noire" de ses anciens camarades rapporte Le Figaro. Nombre d’entre eux lui reprochent encore le mot d’ordre #BalanceTonMaire, qui avait émané de Bercy.

Toutefois, il est également très critiqué au sein même de la majorité indique le journal. "Il n’a pas fait la campagne avec nous. Et ça se voit", juge un ministre présenté comme très proche d’Emmanuel Macron. On reproche à Gérald Darmanin son "livre jaune" sur le pouvoir d’achat décrit comme une "connerie". "On n’a jamais parlé de pouvoir d’achat, nous, on a toujours dit qu’on voulait que le travaile paie mieux…".

Autre reproche ? Son peu d’implication durant la récente crise sociale. "Le nombre de fois où il s’est exposé ? Il y a trop de doigts sur une main pour les compter", siffle une autre source au Figaro.