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Natacha Bouchart, la maire UMP de Calais (Nord-Pas-de-Calais), s'est fait remarquée en postant jeudi sur son compte Facebook un message incitant les habitants de sa ville à signaler "tout squat" de migrants. Plus de détails.

© AFPNatacha Bouchart voulait "provoquer un peu tout le monde". Il semblerait qu’elle ait réussi. Jeudi, la maire UMP de Calais (Nord-Pas-de-Calais) a posté un message Facebook appelant ses administrés à signaler "tout squat" de migrants. "Il ne faut pas hésiter à laisser un mail sur cette adresse : [email protected] lorsque vous voyez des no-borders ou des migrants s’implanter illégalement dans une maison", pouvait-on ainsi lire sur sa page. Une initiative perçue par de nombreux observateurs comme une véritable incitation à la délation. Se défendant d’avoir voulu pousser les habitants de sa ville à une telle pratique, Natacha Bouchart a expliqué au micro d’Europe  1 avoir simplement "voulu un peu bousculer" pour que "les services du gouvernement puissent prendre en compte notre problématique".

"Il n’y a rien qui bouge au niveau du gouvernement français"Et alors "qu’il existe un moyen légal, qui permet de faire évacuer un lieu squatté dans un délai de 48 heures", la maire de Calais a souligné lors d’un entretien à Nord Littoral que les "signalements" permettront d’y recourir dans les temps et d’éviter ainsi des "procédures qui prennent des mois". Lassée de cette situation que sa ville "subit" depuis "plus de 12 ans", la maire de Calais a ensuite lâché : "Il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement britannique, il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement français, il n'y a rien qui bouge au niveau de l'Europe". Et d’ajouter : "ce que je dis aujourd'hui à ce gouvernement, je l'ai dit hier à mon gouvernement", a-t-elle ajouté, demandant "qu'on se saisisse de ce problème".

Il y a près de cinq ans et pendant plusieurs mois, la ville de Natacha Bouchart a abrité près de 300 migrants dont 135 mineurs, lesquels vivaient dans ce qui était surnommé "la jungle de Calais". Composée de campements de fortune installés dans les bois qui bordaient le port, cette "jungle" a été démantelée en septembre 2009, faisant alors la Une des journaux et suscitant de vives critiques de la part d'associations d'aides aux migrants et de l'opposition au gouvernement de François Fillon.