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La rentrée 2018 s'achève avec un bilan très mitigé pour l'exécutif. Au programme : deux départs de ministres, un autre annoncé et un remaniement au sein même de l'Elysée.
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Emmanuel Macron face à un exécutif changeant

La fin du mois d’août et le début du mois de septembre ont été riches en départs pour le gouvernement, à commencer par la démission de Nicolas Hulot, véritable raz-de-marée entraînant sur la majorité et les deux journalistes qui l’interviewaient un léger étourdissement. 

C’est au micro de France Inter, face à Léa Salamé et Nicolas Demorand, que le désormais ex-ministre de l’Ecologie a annoncé avec une pointe de fracas et à la surprise générale son départ. Rapidement le gouvernement a fait savoir qu’il n’était pas au courant et les éléments de langage ont fleuri pour saluer le bilan de monsieur Ushaïa mais pas trop.

Nicolas Hulot a expliqué son départ précipité par son malaise au sein d’un exécutif, assénant notamment : "je ne veux plus me mentir".  L’ex-ministre qui n’a pas caché que les querelles avec Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture l’avait épuisé, a tancé la façon dont le gouvernement envisageait l’écologie : "Je me suis surpris à des moments à abaisser mon seuil d’exigence", a-t-il dit, tout en ajoutant : "on s’évertue à entretenir un modèle économique cause de tous ces désordres climatiques".

Nicolas Hulot a été remplacé par François de Rugy, ex-président de l’Assemblée nationale.

Laura Flessel fait ses valises pour des raisons encore obscures…

A la démission de Nicolas Hulot a suivi un autre désistement, plus surprenant tant le poste n’était pas jugé éminement politique, celui de la mi nistre de Sports, Laura Flessel. L’ancienne championne olympique d'escrime a expliqué dans un communiqué qu’elle voulait retrouver d’autres engagements, plus tournés vers les rapports humains.

Seul hic, malgré ce beau discours, celle qui avait fait de la lutte contre les discriminations dans le sport son cheval de bataille est rattrapée quelques jours plus tard par une affaire de fraude fiscale… En cause, selon Mediapart et Le Canard Enchaîné, une société de droit à l’image dont son mari était gérant et qui a depuis été fermée.

Laura Flessel a été remplacée par la nageuse Roxana Marcaineanu.

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Bruno Roger-Petit reste mais un autre arrive

Bruno Roger-Petit n’est plus le porte-parole d’Emmanuel Macron, pas parce qu’il a été limogé ou remercié, mais tout simplement parce que son poste a été supprimé. L’ancien journaliste surnommé BRP reste cependant "conseiller" d’Emmanuel Macron.

Pourquoi une suppression de ce poste ? Selon Le Point, Bruno Roger-Petit n’a pas des relations apaisées avec le reste des personnes gérant la communication du président et, son intervention médiatique peu réussie après le début de l’affaire Alexandre Benalla a eu fini de jeter un froid.

Aux manettes, place désormais à Sylvain Fort. Ancien conseilleur aux discours d’Emmanuel Macron, dont il est l’auteur de bon nombre, il a maintenant en charge toute sa communication. Il sera secondé par Sibeth Ndiaye.

Gérard Collomb, le premier des macroniens quitte le navire

L’annonce du départ de Gérard Collomb dans les colonnes de l’Express ce mardi est le dernier événement d’une séquence politique placée sous le signe des départs. Le ministre de l’Intérieur a fait part de son souhait de se présenter aux municipales dans sa ville de Lyon, en 2020. Edile iconique de la capitale des Gaules il a laissé entendre qu’il quitterait ses fonctions après les européennes.

Le premier flic de France avait ces derniers temps des relations pas toujours calmes avec le reste de l’exécutif. Sa remarque sur l’éventuel manque d’humilité du pouvoir n’est pas bien passée selon une source du Parisien, et a même fait l’objet d’une réunion dont Planet vous a parlé ces derniers jours.

Gérard Collomb a déjà été maire de Lyon pendant 16 ans.

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Jérôme Rivoisy, le nouveau chef d’orchestre de l’Elysée

Après l’affaire Benalla, la présidence a fait savoir qu’elle allait réorganiser en interne les services de l’Elysée, en se dotant notamment d’un directeur général des services. Il ne s’agit pas vraiment d’une "création de poste", puisque Nicolas Sarkozy avait eu pendant deux ans un DGS rue du faubourd Saint-Honoré, alors que François Hollande avait préféré faire sans.

C’est en ce mois de septembre que le nom de ce nouveau personnage au coeur de l’Etat a été dévoilé. Il s’agit de Jérôlme Rivoisy, ancien directeur adjoint de Pôle Emploi, annonce Le MondeEn revanche, Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, cité dans l’affaire Benalla ne devrait pas changer de poste. C’est d’ailleurs lui qui supervisera les activités et fonctions du nouveau venu.