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En mettant en berne les drapeaux dans Béziers ce jeudi, jour anniversaire des accords d'Evian, Robert Ménard a une nouvelle fois créé la polémique.

Robert Ménard serait-il nostalgique de l'Algérie française ? Ce 19 mars, le maire de Béziers, soutenu par le FN, a mis les drapeaux en berne dans la ville. Annoncée ce mercredi, l'initiative est bel et bien liée à la date des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie, a expliqué un attaché de presse à l'AFP. Cinq jours auparavant, Robert Ménard avait débaptisé la "rue du 19 mars 1962" en "rue du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", un militaire qui avait pris part au putsch des généraux. Des initiatives qui créent la colère de certains Biterrois. 

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"La colonisation n'a pas été une barbarie"

L'ex-président de Reporters sans frontières avait déjà créé la polémique lors de l'installation d'une crèche de Noël à la mairie ou en lançant sa campagne publicitaire un brin belliqueuse affichant le "nouvel ami" de la police municipale : un énorme pistolet.

Cette fois-ci, il a exprimé son indignation pour les accords d'Evian. Interrogé par Valeurs Actuelles pour s'expliquer, le maire a semblé vouloir réécrire l'histoire. Souhaitant "rétablir la vérité historique", il a dénoncé le "mensonge éhonté" du 19 mars 1962. Adepte des polémiques, il a ensuite déploré que l'on ne parle que des victimes dans les rangs du FLN (le Front de libération national algérien), et pas des françaises. Robert Ménard a enfin déclaré : "il faut savoir que la colonisation n'a pas été une barbarie". Pas sûr que tout le monde l'entende de cette oreille.

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"L’Algérie, c'est notre paradis"

Ce samedi 14 mars, le maire de Béziers avait déjà affiché la couleur en rebaptisant la "rue du 19 mars 1962" en "rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", un militaire pro-Algérie française. Un collectif d'une centaine d'associations avait d'ailleurs organisé une manifestation contre "cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste". De son côté, le maire biterrois n'avait pas faibli lors de la cérémonie de baptême. "L'Algérie, c'est notre paradis" avait-il lancé, avant d'ajouter : "oser dire que la guerre d'Algérie s'est terminée le 19 mars, le jour de la signature des accords d'Evian, n'est pas seulement un mensonge, c'est un ignominie". Des déclarations soutenues par Marion Maréchal-Le Pen mais dénoncées par Manuel Valls : "la nostalgie de l'Algérie française n'apportera rien de bon".