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Dans un entretien récemment accordé au Monde, le maire UMP de Bordeaux a taclé le ministre de l'Economie. Selon lui, Arnaud Montebourg s'est "mis à dos tous les patrons du CAC 40".

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Alain Juppé n'est décidément pas fan du travail d'Arnaud Montebourg au ministère de l'Economie. Dans un entretien accordé ce lundi au Monde, l'ancien patron de l'UMP a déploré les supposées relations conflictuelles entre le locataire de Bercy et les patrons du CAC 40.

"Nous avons le plus contre-productif des ministres économiques"

Après sa réélection triomphale à la mairie de Bordeaux, Alain Juppé a manifesté son fort engagement envers l'Europe avant les élections du 25 mai. Questionné par nos confrères du Monde sur la situation économique actuelle du pays, l'édile a donné son explication : "Ce n'est pas la faute de l'Europe qui permet à la France de compter davantage sur la scène mondiale. La responsabilité de ces départs est strictement française". Selon lui, Arnaud Montebourg serait le principal responsable de la fuite de grands groupes Arcelor, Lafarge et éventuellement Alstom.

L'ancien Premier ministre a également déploré "l'attitude désespérante" du patron de Bercy, lequel "s'est mis à dos tous les patrons du CAC 40". "Nous avons le plus contre-productif des ministres économiques en la personne d'Arnaud Montebourg qui vitupère aujourd'hui contre le PDG d'Alstom après avoir fait le procès de PSA et ordonné à celui de Mittal de partir", a-t-il lâché dans les colonnes du Monde. Le ministre de l'Economie a récemment traité de menteur Patrick Kron, le PDG d'Alstom, lequel ne l'aurait pas averti de ses négociations pour la vente des activités énergie de son groupe à General Electric. Le géant américain avait formulé une offre de 12 milliards d'euros pour racheter la branche.

Quatre réformes essentielles proposées

Alain Juppé a par ailleurs affiché sa déception envers le pacte de responsabilité défini par le président François Hollande. L'ancien député s'est montré défavorable au Plan d'économies de 50 mlliards d'euros, voté mardi dernier à l'Assemblée nationale. Selon ce dernier, "quatre réformes semblent essentielles" : un décalage progressif de l'âge légal de départ à la retraite jusqu'à 65 ans, une dégressivité plus rapide des indemnisations chômage, plusieurs réformes d'assurance maladie dont le rétablissement de la journée de carence pour les fonctionnaires etla réforme de l'organisation administrative, "notamment en supprimant les départements".