Christophe Grudler, candidat LREM, législatives 2018AFP
Convaincu et pro-Europe, le profil type du soutien du président de la République demeure surprenant. Loin de l'image renvoyée par Emmanuel Macron, découvrez qui sont vraiment les Français qui le portent.
Sommaire

Qui sont vraiment les macronistes : le reflet d’une France qui va bien

Sur qui Emmanuel Macron peut-il compter pour le soutenir ? Qui sont les Français qui ont voté pour lui, aux élections présidentielles ou aux législatives ? Jusqu’à peu, le profil type des sympathisants La République en Marche (LREM) était inconnu. Et pour cause : En Marche lui-même n’existait pas avant avril 2016. Nécessairement, il était difficile d’identifier qui le composait réellement… Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

A lire aussi : Le nouveau rival d’Emmanuel Macron

Il est désormais possible de brosser le portrait d’un marcheur type, grâce à une analyse de la Fondation Jean-Jaurès, réalisée par l’institut Ispos, en partenariat avec Le Monde et le Cevipof. Le quotidien du soir dresse d’ailleurs plusieurs constats : ils ne sont pas spécialement jeunes ou urbains. Ils sont d’ailleurs surreprésentés chez les plus de 64 ans... En outre, 16% des sympathisants LREM occupent un poste de cadre supérieur, contre 11% en moyenne en France.  En conséquence, 38% d’entre eux perçoivent un revenu mensuel supérieur à 3 500 euros. 

Plus diplômés que la moyenne des Français, avec au moins un bac + 4, ils sont aussi ceux qui ont le plus souvent le sentiment d’avoir "réussi leur vie" (58%). A titre de comparaison, ils sont 52% chez les sympathisants Les Républicains (LR), 49% chez les socialistes, 40% à la France Insoumise (FI) et 39% au Rassemblement National (ex-FN).

D’une façon globale, l’électorat d’Emmanuel Macron a glissé vers la droite souligne le journal d’information politique et générale. 40% des marcheurs se déclaraient proches de LR ou de l’UDI en septembre 2016, contre 27% pour le PS.

Qui sont vraiment les macronistes : une France pro-européenne mais divisée sur l’immigration ?

L’Europe constitue, pour les sympathisants La République en Marche, une thématique particulièrement essentielle. 81% d’entre eux souhaitent "plus de libre-échange pour permettre aux entreprises françaises de conquérir de nouveaux marchés" et 63% d’entre eux jugent le mot "Europe" positif.  Ce n’est pas le cas pour 59% de la population, souligne l’enquête Ispos.

De l’ensemble des formations politiques, LREM est celle qui regroupe les sympathisants les plus europhiles puisque 59% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’une question "importante". Pour 23% d’entre eux elle est même "extrêmement importante".

Pour autant, les proches du mouvement d’Emmanuel Macron n’affichent pas la même unité sur les questions de l’immigration et de l’identité. 37% des sympathisants LREM estiment que "il y a trop d’immigrés en France", contre 37% qui ne se positionnent pas et 26% pour lesquels l’affirmation est fausse. A la question "l’islam représente-t-il une menace pour l’Occident ?",  44% répondent oui, 28% non et 28% refusent de trancher.

Qui sont vraiment les macronistes : "macronolâtres", un brin autoritaires et libéraux ?

L’écrasante majorité des marcheurs plébiscite, sans grande surprise, la personnalité du chef de l’Etat (91% d’opinions favorables) ainsi que son bilan (93% d’opinions favorables, soit 48 points de plus que la moyenne nationale). 61% de la base électoral du président de la République estime que "la démocratie fonctionne bien", mais ils sont nombreux à apprécier l'idée d'un "homme providence". En effet, 46% d'entre eux ont le "sentiment que la France devrait avoir sa tête un homme qui n'a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections".

55% d’entre eux disent avoir une vision positive du service public mais ils sont tout de même 52% à souhaiter une réduction du nombre de fonctionnaires en France. 

Aux yeux de 54% d’entre eux, la lutte contre le chômage constitue combat le plus important du quinquennat. Il est suivi, à 38%, par la compétitivité des entreprises installées en France.

Point intéressant : malgré une forte diversité de sensibilités politiques à l’origine, la radioscopie menée par Le Monde et l’institut Ipsos témoigne d’une  "cohésion assez forte des sympathisants de La République en Marche". "Ce sont pour l’essentiel des libéraux, à l’image du chef de l’Etat", écrit le quotidien du soir.