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Depuis bientôt une semaine, l'affaire dite "Jouyet-Fillon" ne cesse de provoquer des remous dans la sphère politique. Planet.fr fait le point sur tous les protagonistes qui y sont mêlés de près ou de loin.
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François Fillon

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C’est un peu "le méchant" de l’histoire, celui qui aurait voulu comploter contre son propre clan. En effet, selon les informations des deux journalistes du Monde à l’origine de l’éclatement de l’affaire, l’ancien Premier ministre aurait proposé à Jean-Pierre Jouyet de déjeuner ensemble le 24 juin dernier. Au cours de ce repas, et toujours selon les deux salariés du quotidien du soir, l’ex-chef du gouvernement en aurait profité pour demander au secrétaire général de l’Elysée de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy. Le but de cette manœuvre présumée ? Faire tomber "le champion de la droite" et empêcher son grand retour en accélérant le cours des affaires qui le visent.

Des intentions que François Fillon dément formellement. Aussi, l’ex-locataire de Matignon a fait savoir qu’il allait engager une action en référé pour obtenir une copie intégrale des enregistrements prouvant ce prétendu complot. Il a par ailleurs porté plainte pour diffamation contre les deux journalistes et menacé d’en faire de même à l’encontre de Jean-Pierre Jouyet.

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Jean-Pierre Jouyet

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C’est lui qui aurait confirmé l’affaire du complot présumé aux journalistes du Monde. C’est donc lui que l’on entendrait sur les enregistrements que ces derniers ont fait écouter à certains de nos confrères pour prouver leurs allégations.

Aujourd’hui secrétaire général de l’Elysée, en 2007 il a été nommé secrétaire d’Etat aux affaires européennes dans le gouvernement de François Fillon. Aussi, c’est en la qualité d’ancien collaborateur qu’il aurait accepté de déjeuner avec l’ex-Premier ministre le 24 juin dernier. Et s’il a d’abord nié les informations rapportées par les deux journalistes du Monde, Jean-Pierre Jouyet a finalement reconnu dans un communiqué avoir évoqué ce repas au cours d’un entretien qu’il leur avait accordé. Il a cependant souligné que François Fillon lui avait simplement "fait part de sa préoccupation" quant au retour alors imminent de Nicolas Sarkozy, sans pour autant lui demandé d’intervenir.

Taxé d’être naïf et d’avoir des connections avec la droite, ce proche de François Hollande pourrait donc prochainement démissionner comme l’en exhorte l’opposition.

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Antoine Gosset-Grainville

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Surnommé le "troisième homme", il aurait également assisté au fameux déjeuner du 24 juin. Ancien directeur adjoint du cabinet de François Fillon lorsqu’il était Premier ministre et ex-bras droit de Jean-Pierre Jouyet quand il était à la Caisse des dépôts, celui-ci remet en cause la version des deux journalistes du Monde. Selon lui, l’ancien locataire de Matignon n’a jamais suggéré à l’Elysée de faire pression sur la justice pour faire tomber Nicolas Sarkozy.

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"Ce déjeuner n'a pas porté sur des questions de politique nationale, encore moins sur les affaires de l'UMP" a-t-il confié ajoutant "qu’aucun des propos tenus ne pouvait prêter à polémique", a-t-il assuré au Figaro. " À aucun moment François Fillon n’a sollicité la moindre intervention de la part de Jean-Pierre Jouyet sur un quelconque sujet politique. Je suis formel", a-t-il insisté.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

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C’est à eux que l’on doit l’éclatement de cette vaste affaire, mêlant la gauche et la droite. Amis dans la vie, passionnés d’informations et déjà à l’origine de nombreux scandales dévoilés, ces deux journalistes du Monde ont récemment sorti un nouveau livre-bombe : Sarko s’est tuer. Un ouvrage dans lequel ils assurent qu’au cours du déjeuner du 24 juin dernier, François Fillon a demandé à Jean-Pierre Jouyet de faire pression sur la justice pour empêcher son rival Nicolas Sarkozy de revenir dans l’arène politique.

François Hollande

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Son nom n’est pour le moment pas associé à cette affaire. Mais l’Elysée préfère anticiper. Aussi, les services du président ont fait publier dans Le Parisien des extraits de l’agenda de François Hollande. L’objectif : montrer que le chef de l’Etat n’est en rien mêlé à ce complot présumé car il n’était ni présent au déjeuner du 24 juin, ni là le 20 septembre, jour où Jean-Pierre Jouet aurait fait ses confidences aux deux journalistes du Monde.

Nicolas Sarkozy

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C’est l’ennemi à abattre du complot présumé fomenté par François Fillon et Jean-Pierre Jouyet. Désireux de rester loin de toute cette affaire, Nicolas Sarkozy a prévenu lundi soir pendant un meeting à Caen qu’il n’entendait "polémiquer avec aucun membre de l’UMP" et qu’il refusait de céder "aux provocations". Selon lui,"jamais le discrédit d’un pouvoir en place n’a été si fort".

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