Publié par Rédaction, le 09/06/2017

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AFP
Des élections législatives anticipées ont eu lieu jeudi chez nos voisins britanniques. Selon les derniers résultats, les conservateurs sont arrivés en tête, mais ont perdu la majorité absolue à la Chambre des communes.
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Pourquoi des élections législatives maintenant ?

Ces élections législatives sont organisées un an après le référendum sur le Brexit. Elles interviennent trois ans avant le terme normal de la législature. Elles ont été provoquées par Theresa May, Premier ministre britannique (camp conservateur) dans l'optique d'asseoir un peu plus la domination des conservateurs à la Chambre des communes, l'équivalent de notre Assemblée nationale, afin de renforcer sa position sur les négociations du Brexit qui démarreront le 19 juin prochain.

Les candidats

Parmi les forces en présence, les conservateurs, menés par Theresa May, ont fait la course en tête dans les sondages. Ils sont partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et veulent aussi mettre fin à la libre-circulation des personnes avec les pays de l’UE.

A côté, on trouve les travaillistes de Jeremy Corbyn qui, tout en ne remettant pas en cause le Brexit, souhaitent éviter un déchirement avec l'UE et conserver des liens avec les pays-membres. Le Parti national écossais (SNP) envisage un référendum d'indépendance et de maintien dans l'UE après le Brexit. Les libéraux-démocrates, pro-européens, veulent eux u n nouveau référendum sur le Brexit une fois celui-ci négocié. A noter également la présence de petits partis, comme les nationalistes de l’Ukip, les Verts et des formations régionales.

Comment fonctionnent les élections ?

Les Britanniques ont donc été appelés aux urnes le jeudi 8 juin, un jour pour le moins étrange pour les Français habitués à voter un dimanche. Il s'agit chez eux d'une tradition qui remonte à 1935 ! 

Les électeurs se sont donc déplacés une fois car le scrutin est uninominal à un tour : le candidat qui arrive en tête dans sa circonscription est automatiquement élu. En tout, ce sont 650 sièges qui devaient être pourvus à la chambre des Communes. La durée du mandat est de cinq ans et le Premier ministre est issu de la majorité à la chambre.

Des bureaux de vote insolites

Au Royaume-Uni, il n'y a pas que le jour du scrutin et l'horaire (jusqu'à 22 heures !) qui sont insolites. Les bureaux de vote le sont tout autant. En effet, les Britanniques peuvent glisser leur bulletin dans une église, un pub, un moulin, un institut de beauté et même une caravane ! 

Les leçons des résultats

Selon les résultats (encore partiels) de la BBC, les conservateurs ont remporté les législatives avec 313 sièges (contre 330 dans l'assemblée sortante), mais ne peuvent plus atteindre la barre des 326 députés, synonyme de majorité absolue. Les travaillistes obtiennent eux 260 députés, soit une progression de 29 députés.

Theresa May, Premier ministre, a annoncé vendredi matin qu'elle allait former un nouveau gouvernement. "Ce gouvernement aura en charge la négociation du Brexit à ce moment crucial de l'histoire du pays", a-t-elle déclaré devant le 10, Downing Street, après son entretien avec la reine. "Le but de ce gouvernement sera également de maintenir la sécurité de ce pays. Nous lutterons contre les idéologies extrémistes et tous ceux qui les soutiennent", a-t-elle ajouté, alors que le Royaume-Uni se remet à peine des attentats de Manchester et de Londres. 

Quelques heures auparavant, le leader travailliste Jeremy Corbyn avait appelé Theresa May à la démission : "Elle a perdu des sièges conservateurs, perdu des voix, perdu le soutien et la confiance. C'est assez pour qu'elle parte et laisse la place à un gouvernement vraiment représentatif".

Enfin, avec un score médiocre de 2 % au niveau national, le chef du parti europhobe Ukip, Paul Nuttall, a annoncé sa démission.