Epargne de précaution : combien faut-il mettre de côté ?Istock
Ce matelas de liquidité est destiné à faire face aux imprévus. Son épaisseur dépend de la situation de chaque épargnant.
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Une épargne à prévoir en fonction de son âge et ses revenus 

En France, même si les chiffres s’améliorent timidement, un cadre se retrouvant au chômage peut être liquidé en l’espace de 2 à 3 ans, a fortiori s’il est âgé ou dans une situation familiale difficile : divorce, maladie, etc.

Pour faire face aux coups durs, il est donc préférable - si on le peut - de constituer un bas de laine destiné à prévenir les coups durs.

Par principe, cette épargne de précaution doit être instantanément mobilisable, disponible en permanence, ce qui disqualifie les placements à moyen terme (assurance vie, PEA, PEL, etc.), souvent assortis de pénalités si l’argent est récupéré prématurément.

Le montant de liquide à conserver dépend des situations individuelles. Les conseillers en gestion de patrimoine recommandent généralement de mettre l’équivalent de 5 à 6 mois de salaire de côté. Cette durée correspond au délai de carence maximal (150 jours) qui peut être imposé par Pôle Emploi avant de commencer à verser ses indemnités à un demandeur d’emploi.

Le montant de l’épargne doit être proportionnel au revenu. Si les vivres sont coupés, ce cash servira à faire face aux dépenses incompressibles (loyers, alimentation, impôts, etc.). Dans l’idéal cette poche de liquidités doit contenir de 5000 à 15.000 euros, voire davantage si l’on a franchi le cap des 50 ans, un âge où il est plus difficile de se rétablir qu’à 30 ans.

Comment placer cet argent ?

Beaucoup de Français estiment que la meilleure solution consiste à le laisser dormir sur un compte courant : 440 milliards d'euros y sommeillent. Ce pactole a doublé depuis la crise de 2008. Il est conservé ainsi par méfiance vis-à-vis de produits bancaires jugés trop compliqués et trop risqués.

Même si elle doit rester accessible, il est dommage de laisser de ne pas tirer un petit profit de ce cash. N’imposant ni contraintes, ni frais, les livrets d’épargne réglementés constituent des tirelires adaptées à cette épargne de première nécessité. Ils permettent de placer quelques centaines ou plusieurs milliers d’euros quelques milliers d’euros (jusqu’à 22.950 euros sur le livret) avec une sécurité totale puisque les fonds sont garantis par l’Etat. Evidemment les rendements sont rikiki : de 0,75% pour le livret A à 1,25 % pour le Livret d’Epargne Populaire (soumis à condition de revenus). Mais les gains sont exonérés d’impôt et de cotisations sociales.

Faut-il miser sur les livrets d'épargne bancaire ? 

En formule d’appoint, les livrets d’épargne bancaire permettent de placer une épargne de précaution à un taux légèrement supérieur (+ ou – 1%). Le talon d’Achille de ces livrets non réglementés tient au fait qu’ils soient fiscalisés et soumis aux cotisations sociales. Cela ampute d’autant leur rémunération, déjà maigrelette. Leur principal atout est d’être sans frais (100 euros versés = 100 euros "investis") et de garantir le capital déposé à hauteur de 100.000 euros par banque et par client.

Les fonds en euros de l’assurance vie sont revanche à éviter puisque des frais d’ouverture, de gestion et les formalités nécessaires pour récupérer les fonds ne correspondent à la nécessaire disponibilité d’une épargne de précaution mobilisable à tout moment.