Un temps détrôné, le placement fétiche des français est en passe de retrouver la première place, arguments financiers et fiscaux à l'appui. 

Depuis le début de l’année, la collecte de l’assurance vie enregistre une balance positive de près de 4 milliards d’euros après une année 2012 horribilis durant laquelle les retraits ont dépassé 6 milliards. Le retour en grâce de cette formule d’épargne à long terme s’explique par 3 raisons majeures : sa rentabilité, sa fiscalité et ses avantages successoraux.

Rentabilité. Evidemment les rendements à deux chiffres enregistrés dans les années 80 ne sont plus qu’un souvenir mais l’assurance-vie sera un des placements sécurisés les plus lucratifs de l’année 2014. La concurrence du Livret A s’essouffle. Amarré au rythme de l’inflation, le taux du livret défiscalisé dégonfle au fil du temps. Depuis le 1er août 2013 ; il est retombé à 1,25 % (net). Une fois l’inflation déduite, il ne reste rien ou presque.

Avec une rentabilité prévisionnelle attendue de 2,50%/2,70% (nets de frais et prélèvements sociaux), la performance de l’assurance en 2014 supplantera celle des livrets d’épargne. En 2013, les meilleurs contrats en euros du marché, adaptés aux épargnants ne voulant prendre aucun risque, (épargne retraite, etc.), ont servi + ou - 4% de rendement. En ce qui concerne, les gestions dynamiques liées aux contrats multisupports (bien gérés), les meilleurs produits procurent un rendement pouvant dépasser 15% (brut) moyennant une prise de risque plus importante, il est vrai.

Fiscalité. La fiscalité de l’assurance vie a été relativement épargnée par le gigantesque tour de vis qui a balayé l’univers des placements en 2012/2013. A terme, le système sera complété par des formules d’épargne plus spéculative avec 2 nouveaux types de contrats, l'euro croissance et vie génération, ouverts aux performances des marchés et des PME. En attendant, avec le PEA, l’assurance vie traditionnelle est l’une des enveloppes fiscales les plus attrayantes du marché.

Les contrats multisupports constituent une des dernières possibilités d’échapper à l’impôt sur les plus-values. Ils vous permettent de répartir votre cagnotte entre plusieurs OPCVM, et de réaliser des arbitrages pour optimiser son rendement selon la météo financière.

Lors du dénouement du contrat, deux cas de figure sont possible :- Si vous détenez un contrat depuis plus de 8 ans, les intérêts produits sont imposables par réintégration dans le revenu imposable ou via un prélèvement forfaitaire libératoire au taux de 7,5% au-delà d’un abattement de 4 600 euros pour une personne seule et de 9 200 euros pour un couple. Les produits acquis avant le 31 décembre 1997 sont exonérés.- Si votre épargne a été placée depuis moins de 8 ans, la donne est moins favorable : les produits sont chargés au titre de l’impôt sur le revenu ou soumis à un prélèvement forfaitaire libératoire de 35 % en cas de rachat avant quatre ans ou de 15 % entre quatre et huit ans. En ce qui concerne les prélèvements sociaux (15,5%) qui touchent les contrats multi-supports ouverts depuis le 26 septembre 1997, ils sont prélevés lors du rachat. Cette ponction minorerait la performance globale des contrats d’environ - 0,1%, selon le Cercle des épargnants. Quant aux contrats en euros, les intérêts sont soumis annuellement aux prélèvements sociaux, quand ils sont crédités sur le compte (généralement en décembre).

Avantage successoraux. Le retour en grâce des contrats d’assurance vie en 2014, tient aussi au durcissement de la fiscalité successorale mise en place par le gouvernement Ayrault. Sous l’impulsion de Jérôme Cahuzac (un comble !) la gauche a notamment baissé l'abattement permettant d’échapper aux droits de mutation de 159 000 à 100 000 euros par enfant. Les contrats d’assurance vie permettent de passer entre les gouttes.

Le capital ou la rente versée au bénéficiaire lors du décès de l’assuré n’entre pas dans sa succession pour les contrats inférieurs à 152 500 euros dont les primes ont été versées avant le 70ème anniversaire de l’assuré. Au delà de 152 000 euros, un prélèvement est dû. Comme toujours avec l’usine à gaz fiscal à la française, son montant évolue selon différentes critères. Les contrats inférieurs à 30 500 euros, dont les cotisations ont été versées après le soixante-dixième anniversaire de l'assuré, sont exonérés des droits de succession. Pour ceux dépassant ce seuil et souscrits depuis le 20 novembre 1991, les cotisations payées après 70 ans entraînent le règlement de droits de succession, pour la partie dépassant les 30 500 euros. Pour leur part, les intérêts capitalisés ne sont pas imposables.

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