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Malgré la poudre aux yeux des taux promotionnels, le rendement de ces livrets fiscalisés s'amenuise.

Pour attirer le chaland, les banques utilisent toujours le même subterfuge : un taux promotionnel de 2,50 à 3% parfois agrémenté d’une prime de bienvenue qui peut monter jusqu’à à une centaine d’euros. Le problème est que ce dopage ne dure que quelques mois et qu’une fois la griserie dissipée, les clients se retrouvent avec un taux de rendement moins euphorisant. En mars 2016, Il va par exemple de 0,40% (livret Orange Epargne d’ING direct) à 1,70% (Livret Zesto de RCI). La moyenne du peloton se situe entre 0,60 et 1% (au 01/03/2016). Pas de quoi se lever la nuit !

Jamais les livrets bancaires n'ont rapporté aussi peu. Fin 2015, leur rémunération moyenne se situait à 0,58%, selon les chiffres fournis par la Banque de France. C’est un recul de 40% par rapport à décembre 2014. A cette période d’opulence, la rémunération moyenne des livrets frôlait encore 1%

Avec ces 0,58% (brut) de rendement moyen, les livrets bancaires offrent une rentabilité inférieure aux 0,75% du livret A. Ou encore aux 1,5% du PEL dont les intérêts sont exonérés d’impôt sur le revenu jusqu’au 12ème anniversaire du Plan. On le sait peu mais le PEL peut être utilisé comme une simple tirelire. Les livrets bancaires soutiennent d’autant moins la comparaison avec d’autres placements qu’ils sont fiscalisés dès le premier kopeck et soumis aux prélèvements sociaux (15,5%).

Des gains taxés à l'impôt sur le revenu

Si vous faites partie des foyers disposant de plus de 2000 euros de gains tirés de placements à revenu fixe (intérêts, coupons d'obligations…), il n’est plus possible de faire jouer l’option du prélèvement forfaitaire libératoire à 24%.

Les gains de votre livret sont taxés à l’impôt sur le revenu. Soit dans une fourchette qui va de 5,5% à 45%. A cette première fonction, il faut en ajouter une seconde : celle des prélèvements sociaux à 15,5%. Au final, la rémunération nette d’un livret affublé d’une rémunération brute de 60% brut rapportera moins de 0,20% net à un ménage dont la tranche marginale d’imposition est de 30%. Moins qu’un simple livret A !

Autre piège : sur les livrets bancaires (comme sur le livret A), les intérêts sont calculés par quinzaine : les dépôts commencent à produire des intérêts le 1er jour de la quinzaine qui suit ; les retraits cessent de produire des intérêts le dernier jour de la quinzaine qui précède. On compte deux quinzaines : du 1 au 15 et du 16 au 30 (ou 31).

Réaliser ses versements avant le début d'une quinzaine

Résultat, si vous retirez ou approvisionnez votre livret bancaire au mauvais moment, vous perdrez une quinzaine d’intérêt. Ainsi, 500 euros placés sur un livret bancaire le 11 mai, ne commenceront à produire des intérêts qu’au début de la quinzaine suivante, c’est-à-dire le 16 mai. A l’inverse, 500 euros retirés le 10 juillet vous feront perdre les intérêts acquis depuis le début du mois.

Pour tirer le meilleur parti de votre livret, vous avez donc intérêt à réaliser vos versements juste avant le début d'une quinzaine et d’effectuer vos retraits vers la fin d'une quinzaine.

Dernier piège possible : vérifiez si le montant des retraits est libre, le minimum d’épargne qu’il faut laisser sur le livret sous peine de clôture et enfin le plafond de dépôt maximum dans l’hypothèse où vous disposiez d’un confortable volant de liquidités.

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