Française des jeux : devriez-vous vraiment acheter des actions ?IllustrationIstock
La privatisation de la Française des jeux ne fait plus l'ombre d'un doute : Bruno Le Maire a même dit quand il serait possible d'acheter des actions. Une question demeure, cependant… Côté rendement, à quoi faut-il s'attendre ? S'agit-il d'une bonne affaire ? Un expert répond.
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Privatisation de la Française des jeux : est-ce que ça vaut le coup ?

"Je souhaite que cette privatisation soit un succès populaire et que le plus grand nombre y participe", déclarait Bruno Le Maire dans les colonnes du Journal du Dimanche (JdD), en octobre 2019. Depuis l'adoption de la loi Pacte par les parlementaires, en avril de la même année, le gouvernement multiplie les initiatives pour encourager les Françaises et les Français à devenir les futurs actionnaires de la société. C'est pourquoi ils "pourront souscrire à des actions FDJ entre le 7 et le 20 novembre", a souligné le ministre.

Autre mesure visant à pousser le contribuable à l'achat ? Chaque fois qu'il aura acquis dix actions, pour peu qu'il les conserve dix-huit mois durant, il en obtiendra une gratuite. Le transfuge de la droite milite d'ailleurs pour "une décote de 2% sur le prix de l'action".

Tout cela suffit-il à rendre les actions FDJ profitables ? Potentiellement. "La Française des jeux n'est pas sans atouts. Elle bénéficie, du fait de son monopole sur le jeu, d'un marché captif ce qui constitue une garantie de chiffre d'affaires. Une situation d'autant plus intéressante qu'à l'inverse d'autres acteurs comparables, comme EDF par exemple, la FDJ n'a pas d'importantes dépenses en investissement ou en maintenance", estime pour Planet l'économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de L'Épargne.

"Plus qu'un placement pour devenir riche, l'action FDJ vient compléter un panier d'investissement. Le secteur est prévisible et assez stable, au moins sur le moyen terme. C'est ce qu'on aurait appelé, il y a quelques années, un placement de bon père de famille", précise l'économiste qui recommande d'investir jusqu'à 4000 ou 5000 euros, pas plus. "Évidemment, tout dépend de la fortune de tout un chacun", nuance-t-il cependant.

Privatisation de la FDJ : les pièges auxquels il faudra être attentif

Tout aussi intéressant que puisse sembler l'action FDJ, certains éléments devraient rester à l'esprit des futurs investisseurs. "Parce que ce n'est pas un secteur à risque, c'est aussi un secteur à faible rendement. C'est un élément à prendre en compte pour quiconque décide de devenir actionnaire de la FDJ", alerte d'abord Philippe Crevel.

Plus grave, cependant, le risque d'ouverture à la concurrence. "Si cela devait survenir après un décret européen, par exemple, la FDJ serait contrainte de revoir considérablement son modèle économique. A moyen terme, c'est le principal danger susceptible d'impacter l'actionnaire", note également le directeur du Cercle de L'Épargne.

Autre point faible de la Française des jeux ? Les difficultés qu'elle pourrait rencontrer pour se diversifier, tant sur le plan géographique que sur son cœur d'activité.

Privatisation de la FDJ : quel est l'objectif du gouvernement ?

L'initiative du gouvernement à enrichir les Françaises et les Français en leur proposant une nouvelle société dont ils pourraient devenir actionnaires. Comme l'indique Capital, l'exécutif cherche actuellement à trouver 10 milliards d'euros, qu'il entend consacrer à l'innovation.

C'est dans cet objectif qu'il a décidé de privatiser la Française des jeux. Les aéroports de Paris devaient connaître le même sort, mais celui-ci sera finalement décidé par un référendum d'initiative partagée.

La vente des parts détenus par l'État dans le capital de la FDJ pourrait rapporter plus d'un milliard d'euros, poursuit le magazine. Pour l'heure, Bruno Le Maire refuse de donner un objectif clair, pour ne pas museler ses ambitions, a-t-il fait savoir.

Privatisation de la FDJ : attention aux arnaques !

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, a été on ne peut plus clair : il n'est pas possible de souscrire des actions de la Française des Jeux avant le 7 novembre 2019. Cela n'a pourtant pas empêché les escrocs de se préparer : l'Autorité des marchés financiers (AMF) a d'ores et déjà placé sur sa liste noire des sites qui ne possèdent pas d'autorisation mais proposent tout de même certains placements risqués... Dont des actions FDJ, rapporte Capital. Cette fois-ci, il s'agit du site Gestion Épargne, accessible à l’adresse placement2019.fr, qui a consacré un de ses onglets à la privatisation annoncée par le gouvernement.

D’après MoneyVox, c’est-à-dire CBanque, les malfrats chercheraient à “profiter de l’attente autour de cette privatisation pour repérer des victimes potentielles”. Et pour cause ! Le site propose aux usagers de renseigner leur nom, prénoms, mais aussi adresse mail et numéro de mobile, dans l’idée de pouvoir les conseiller par la suite. “Une manière de se constituer une liste de particuliers intéressés par d’éventuels placements, et de préparer ainsi le terrain pour de futures sollicitations frauduleuses”, écrit la banque en ligne.

Autre point à rappeler : ne peuvent vous vendre des actions de la FDJ que les intermédiaires financiers dûment autorisés. Cela comprend, entre autres, les banques, mais uassi les courtiers spécialisés. Pour plus de détails, il est possible de consulter le registre des agents financiers (Regafi), édité et publié par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), en charge de la surveillance de l’activité des banques et des assurances de l’Hexagone.

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