Philippe Martinez, Laurent Berger... Sait-on combien gagnent les syndicalistes ?AFP
Les syndicats sont de retour ! Après une longue période de télétravail et de crise sanitaire, ils s'apprêtaient à réinvestir la rue le 1er mai dernier mais ont été victimes de violence. Faut-il y voir une critique du syndicalisme et des salaires parfois conséquents que peuvent toucher les cadres du milieu ?
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Ils s’apprêtaient à réinvestir les rues. Comme l’expliquait Le Monde, quelques jours avant le week-end du 1er mai, les syndicats travaillaient alors à leur retour sur la scène politique : ils n’avaient guère eu l’occasion, en 2020, de battre le pavé. Un an plus tard, leur ligne social intouchée, ils prévoyaient de rattraper ce retard. C’était sans compter sur les violences dont ils ont fait l’objet. Ont-ils été attaqués pour mieux critiquer le monde syndical et certains des éléments parfois jugés comme des dérives ; comme les salaires qu’ont parfois pu percevoir les patrons d’organisations ? Pour Sophie Béroud, politiste  à l’université Lyon-II et interrogée par le quotidien du soir, “la défiance envers syndicats existe depuis plusieurs années” mais cet assaut dépasse de loin un tel ressentiment. Ces violences pourraient même aller jusqu’à rappeler… l’extrême droite.

Mais de quoi parle-t-on quand on évoque les salaires polémiques de certains cadres syndicalistes ? Pour rappel, indiquait Libération le 14 novembre 2018, les indemnités perçues par les cadres de Force Ouvrière - la troisième confédération syndicale de France - ont plongé l’organisation dans la tourmente après la démission de Pascal Pavageau, qui venait d’en prendre la tête. 

Combien gagnent les patrons de syndicats ?

Et pour cause ! Le Parisien affirmait alors que Jean-Claude Mailly, qui occupait le siège avant lui, avait perçu pour sa dernière année un salaire brut de… 62 816 euros. “Auquel se sont ajoutées les primes de permanence, les primes vacances, les primes d’activité culturelle et sportive, la prime de fin d’année, la prime de sujétion…”, écrivait alors le quotidien régional, qui estimait le gain total à 100 334 euros bruts. Soit environ 6 500 euros net mensuels.

Ces révélations ont contribué à discréditer les syndicats aux yeux d’une partie de la population française. Pourtant, les autres “patrons” d’organisations touchent-ils autant ?

Philippe Martinez, Laurent Berger… Les salaires des des syndicalistes

En 2018, à l’époque où se pose la question, le mieux payé des responsables syndicaux n’est autre que François Hommeril, informe Libération. D’après leurs informations, le président de la confédération des cadres (CGC) touchait 7 000 euros net mensuels, primes comprises, depuis 2016. En revanche, à la différence d’un certain nombre d’autres représentants syndicaux, il était alors payé par son entreprise de rattachement.

Vient ensuite Laurent Berger, le responsable de la CFDT, qui gagne la seconde place. Treizième mois compris, poursuit le quotidien national, il perçoit 5 400 euros mensuels en moyenne. 

Si la CFTC refusait alors de répondre, on sait également que Philippe Martinez - le secrétaire général de la CGT - est le moins bien payé. Toutes primes comprises, il doit compter avec 49 000 euros brut annuels, soit un peu plus de 3 000 euros net par mois. 

Reste à savoir qui paye les représentants syndicaux…

Qui paye Philippe Martinez et consorts ?

Ainsi, note encore Libération, la plupart des leaders syndicaux sont payés par leur fédération syndicale d’origine. Ce n’est cependant pas le cas de l’intégralité des secrétaires généraux. Philippe Martinez, par exemple, est désormais payé par Renault. Quant à François Hommeril, il est aussi payé par son entreprise de rattachement.

Pour Philippe Martinez, cela implique quelques difficultés : il ne peut pas, par exemple, se déclarer en grève. Puisque, étant “permanent syndical à 100%”, il fait partie de ces gens dont l’entreprise ne se soucie plus. Mais il a déclaré qu’il reversait ses indemnités à une caisse de grève pour chaque jour de mobilisation.