Retraite : vers une revalorisation des petites pensions ?IllustrationIstock
Deux députés LREM planchent actuellement sur des pistes visant à améliorer le niveau de pension des plus défavorisés. Qui sont ceux qui pourraient être concernés ?
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Les personnes ayant une petite retraite vont-elles voir leur pension augmenter ? Les députés Lionel Causse (LREM) et Nicolas Turquois (Modem) y travaillent. Leur mission depuis le mois de mars : proposer des mesures afin d’améliorer la situation des retraités et futurs retraités ayant aujourd’hui de faibles revenus.

Avant toute chose, il convient en premier lieu de définir les personnes percevant une "petite retraite".

"Petite retraite": qui sont ceux percevant moins de 1 191,57 euros par mois ?

Comme le rappelle Capital, malgré l’assurance en 2022 de toucher une pension atteignant au minimum 85% du Smic, on pense d’emblée aux agriculteurs. Leurs revenus sont en effet généralement faibles. Cependant, "la question se pose plus largement pour les indépendants, mais aussi pour ceux qui ont eu des carrières hachées ou encore les femmes qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants”, énumère Nicolas Turquois. La crise du marché de l’emploi s’annonçant et les interruptions de carrière en découlant risquent par ailleurs d’allonger la liste.

Le plafond des "petites retraites" pourrait ainsi correspondre au montant du minimum de pension dit minimum contributif (Mico) pour une retraite à taux plein. Celui-ci varie selon la totalité des pensions de retraite (de base et complémentaire) mais ne peut en revanche dépasser 1 191,57 euros.

Son manque de lisibilité pose cependant différents problèmes, que les députés LREM souhaitent éclaircir. Ils pointent ainsi les incohérences du MICO. En voici les détails.

Mico : il est "très difficile à calculer"

"Le Mico, surtout si vous avez eu plusieurs activités, est très difficile à calculer et les critères diffèrent d’un régime à l’autre ce qui ne le rend pas toujours compréhensible", déplore Nicolas Turquois. Cette opacité engendre des conséquences néfastes pour les retraités : "Le calcul de ce minimum de pension est automatique, mais dans le cas d’une personne qui touche des pensions de différents régimes il peut y avoir des erreurs. Elle peut alors se retrouver avec des rappels d’impôt importants ce qui peut poser des problèmes lorsque vous avez de faibles ressources", constate le député.

Autre incompréhension remarquée par les deux élus : l’écart parfois inexistant entre l’Aspa (ex-minimum vieillesse) et le minimum de pension des retraités ayant travaillé toute leur vie. "Il faut donc réfléchir à la façon dont on peut éviter ces situations", précise Lionel Causse.

Petites retraites : les pensions pourraient-elles vraiment être revalorisées ?

Les députés LREM entendent également supprimer les ambiguïtés autour de la récupération sur succession (actif supérieur à 39 000 euros). "Certaines personnes ne demandent pas l’Aspa car elles craignent la récupération sur succession sans savoir qu’il existe des planchers. C’est un frein psychologique", explique Nicolas Turquois.

Alors que le Conseil d’orientation des retraites (Cor) prévoit un déficit des retraites de 30 milliards d’euros en 2020, la question d’une revalorisation des pensions peut paraître utopique. Pour Lionel Causse, "c’est sûr, nous ne pourrons pas proposer de mettre tous les retraités qu’ils aient cotisés ou non toute leur vie à un minimum de pension à 1 000 euros. Il faut bien définir ceux qui en auront le plus besoin et fixer des conditions".

Les deux élus remettront leurs préconisations à Matignon en septembre prochain.