Virginie Dubois (Miss France Monde 2003) : entre rêve et désillusion, portrait d'une Miss de l'ombre©VirginieduboisCapture Facebook
INTERVIEW. C'est en 2003, grâce au comité extérieur de Michel Le Parmentier, que Virginie Dubois est sélectionnée pour représenter la France au concours Miss Monde en Chine. A 19 ans, la jeune Normande se voit propulsée sur le devant de la scène avant de retomber rapidement dans l'anonymat. Entre rêve et désillusion... Portrait d'une Miss de l'ombre.
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Virginie Dubois : de Miss Teenager Essonne à Miss France

Les concours de beauté, Virginie Dubois en a fait quelques-uns avant d'être élue Miss France en 2003. Le premier a lieu alors qu'elle est encore une jeune adolescente en vacances. C'est à Port-Barcarès, dans le sud de la France, qu’on vient la chercher sur la plage pour participer au concours de beauté de la ville.

Motivée par cette première victoire et encouragée par sa mère, Virginie Dubois tente sa chance à Miss Teenager Essonne, un concours de beauté pour les moins de 18 ans. "J'avais vu un article dans le Républicain qui parlait du concours Miss Teenager Essonne et j'ai postulé tout simplement", nous a-t-elle confié. Quatre ans après avoir remporté le titre de Miss Teenager, Virginie Dubois remporte cette fois-ci la couronne tant convoitée de Miss France Monde 2003 à l'âge de 19 ans.

Au moment de sa victoire, plusieurs comités se partageaient la part du gâteau lorsqu'il s'agissait d'envoyer des Miss représenter la France à l'étranger. "À l'époque où j'ai fait le concours, il y avait deux comités : le comité de Mme de Fontenay et le comité officiel de l'époque représenté par Michel Leparmentier", nous explique Virginie Dubois.

Si le comité extérieur de Michel Le Parmentier lui a permis de participer au concours Miss Monde au détriment de la candidate de Mme de Fontenay, il n'en reste pas moins que Virginie Dubois a été beaucoup moins médiatisée que sa rivale. "À l'époque où je faisais les élections, il y avait deux Miss France : une Miss France médiatisée que l'on connaît et une Miss France que personne ne connaissait, mais qui, par contre, allait à Miss Monde", explique-t-elle.

En plus d'être peu médiatisée, la jeune femme a été, malgré elle, spectatrice de nombreuses difficultés internes au sein du comité extérieur. "Quand j'ai participé à Miss Monde, c'était la dernière année où le comité de M. Leparmentier envoyait une de ses Miss à un concours international, et très peu de moyens ont été investis pour ma candidature". Les moyens financiers étaient si faibles que, contrairement à Corinne Coman, élue Miss France via le comité de Geneviève de Fontenay, Virginie Dubois n'a reçu aucun cadeau si ce n'est son titre qui lui a permis de participer à Miss Monde.

Miss Monde 2003 : Entre sécurité et grandeur chinoise

C'est donc en novembre 2003 que la jeune femme s'envole pour la Chine, plus précisément à Sanya dans la province de Hainan. À son arrivée, c'est le choc pour cette jeune Normande de 19 ans qui n'avait jamais pris l'avion jusque-là. Pour l'occasion, la Chine avait vu les choses en grand en faisant construire un centre pour la cérémonie. "C'était la première fois qu'ils organisaient une élection Miss Monde en Chine et les Chinois adorent ces élections". Sur place, la jeune femme en prend plein les yeux. "C'était grandiose ! Il y avait une médiatisation hors norme et une sécurité très renforcée", nous a-t-elle confié.

Cette année-là, pas moins de 106 candidates issues des quatre coins du monde étaient invitées à participer au concours Miss Monde. Face à cela, les autorités ont été amenées à prendre des mesures draconiennes. "Parfois, on était obligé de rester dans notre chambre d'hôtel pour assurer notre sécurité. Les consignes étaient très strictes. Nous étions toujours escortées par la police dès qu'on se déplaçait".

C'est finalement au terme d'un mois en Chine et après avoir visité plusieurs monuments nationaux dont la muraille de Chine "en talons" que le concours s'est achevé avec la victoire de l'Irlandaise Rosanna Davison. La jeune femme, qui partageait sa chambre d'hôtel avec Miss Belgique, Julie Taton, restera marquée à jamais par sa participation. "C'était une expérience unique. Pour moi, il y a eu un avant et un après".

Des robes Pimkie et Jennyfer pour son défilé

Si Virginie Dubois a globalement apprécié sa participation au concours Miss Monde, elle a toutefois dû faire face à des situations incohérentes qui seraient inimaginables aujourd'hui. Comme lorsque le comité Miss France, qui lui a payé ses billets d'avion pour la Chine, ne lui a pas donné d'argent pour son séjour en Chine. Pire encore, alors que certaines candidates voyageaient avec plusieurs valises remplies de chaussures ou de robes, elle n'avait qu'un bagage avec ses propres vêtements issus des quelques marques de prêt-à-porter.

"Je n'ai pas eu d'argent pour m'acheter du nécessaire. Je me souviens être partie avec une valise standard, avec une robe « Jennyfer » et « Pimkie » et une petite trousse de maquillage", nous a-t-elle raconté et d'ajouter : "J'étais vraiment gênée. Les premiers jours sur place, à l’autre bout du monde, ont été difficiles, je ne me sentais pas à ma place et pas préparée du tout".

Aujourd’hui, Virginie Dubois a tiré un trait sur les concours de beauté. C’est en tant que diététicienne-nutritionniste qu'elle s'épanouit désormais dans la capitale.