Réforme des retraites : cette mesure qui pourrait fragiliser davantage la moitié des FrançaisIllustrationIstock
La durée de cotisation ne cesse de faire débat. Son allongement pénaliserait en effet l'ensemble des actifs. Comme le craint Ségolène Royal, il semblerait toutefois qu'une grande partie d'entre eux soit davantage touchée.
Sommaire

42% de retraite en moins ! Tel est le constat de la Drees. D’après les chiffres de la direction des études et statistiques du ministère de la Santé (Drees), la pension des femmes est en effet nettement inférieure de celles des hommes. La pension moyenne atteignait ainsi 1 099 euros brut pour les femmes contre 1 908 euros pour les hommes en 2016.

En cause ? De multiples raisons. Si, comme le note France Info, les durées de cotisations plus courtes en font parties, d’autres paramètres engendrent ce net déséquilibre : interruptions de carrière liées à la maternité, présence moindre sur le marché du travail, temps partiel et moins bonne rémunération que les hommes (salaire net moyen inférieur de 18,5%).

Réforme des retraites : les femmes, principales victimes ?

C’est ce que semble penser l’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal. Ce lundi 2 septembre, sur le plateau de Télématin, sur France 2, elle a d’ailleurs fait part de sa crainte : "Chaque fois qu'il y a une réforme des retraites, ce sont les femmes qui en sont les principales victimes. Pourquoi ? Parce qu'on passe à un système de prolongement de la durée de cotisation. On sait que les femmes ont des durées de cotisations moins importantes que celles des hommes. Et déjà la retraite des femmes est de 40% inférieure à celle des hommes."

La précarisation des femmes risque-t-elle alors de s’accentuer avec la nouvelle réforme ? Certains éléments permettent d’atténuer ces inégalités. L’écart pourrait ainsi se réduire au fil du temps.

Réforme des retraites : des inégalités trop longues à briser

Si l’allongement des durées de cotisation était acté, le fait que les femmes aient de plus en plus de longues carrières et de meilleurs postes contribuerait à atténuer lentement les disparités entre les hommes et les femmes. Cette statistique de la Dress en témoigne: les femmes de plus de 80 ans perçoivent une pension directe inférieure de 53% par rapport aux hommes. En revanche, l’écart se réduit à 35% chez les 65-69 ans.

Autre composant en prendre en considération, la pension de réversion. Chez les couples mariés et hétérosexuels, les femmes vivent en moyenne plus longtemps et sont plus jeunes que leurs conjoints. Si l’on comptabilise ces aides, les femmes touchent en finalité 29% de moins de pension que leurs homologues masculins.

Elles demeurent ainsi les grandes perdantes.