Pension de réversion : nouveau coup dur pour les retraités ?IllustrationIstock
Le haut-commissaire à la Réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a indiqué plus en détail le fonctionnement du futur système. De nombreuses personnes pourraient être perdantes…
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Un calcul inquiétant

Grogne et colère en perspective ! Au centre de nombreuses discussions, les questions autour du pouvoir d’achat risquent encore de faire débat. Cette fois-ci, ce sont les pensions de réversion qui sont en cause.

Alors que le gouvernement a promis que leur suppression est omise, il pourrait par ailleurs réduire le montant des pensions des veuves et des veufs dont la retraite est plus faible que celle de leur conjoint défunt.

Ce nouveau mode de calcul, qui risque de provoquer l’irritation des retraités, a été proposé par Jean Paul Delevoye la semaine dernière, en commission à l'Assemblée nationale.  

En effet, s’il est adopté, ce nouveau raisonnement, pourraient fortement faire baisser les réversions, rapporte Le Figaro.

Jusqu’à 50 % de baisse ?

Bien que selon Jean-Paul Delevoye "l’'idée est d'assurer le maintien du niveau de vie", devant les députés, le haut-commissaire a, espérons-le, pris un mauvais exemple de calcul. Car le résultat est alarmant.

"Si Monsieur gagne 2000 euros et Madame 4000 euros, cela fait 6000 euros pour le couple. On peut décider, en cas de décès, de maintenir le niveau de vie à 50 %, soit 3000 euros. Dans ce cas, si Monsieur meurt, Madame n'a rien, car elle touche déjà plus de 3000 euros. Si Madame meurt, Monsieur touche 1000 euros pour l'amener au seuil des 3000 euros. C'est la question qui se pose", a-t-il exposé.

Conséquence ? Une perte de revenus de 3000 € pour le conjoint survivant, dans ce cas précis.

En comparaison, le système actuel, plus équilibré, permettrait à la femme de toucher 1000 euros de réversion et le mari bénéficierait de 2000 euros. Et ce, quelle que soit leur pension respective.

Concertation en cours

Fort heureusement, rien n’est encore acté. De nombreux débats sont en cours avec les partenaires sociaux, qui reviendront sur les sujets controversés de la future réforme.

Les pensions de réversion, qui coûtent aujourd’hui 36 milliards d'euros de dépenses par an à l'État (soit un 1,5 point de PIB), ne seront abordées qu’en février ou mars 2019.

Contacté par Libération, l'entourage de Jean-Paul Delevoye a tenu à préciser qu'"absolument rien n'(était) décidé", et que l’exemple donné n’est que le reflet "de ce qu'il se passe à l'étranger" (…). Si on l'appliquait en France, on pourrait très bien prendre comme seuil 60% ou encore 70%... tout est à discuter".

Il reste donc encore tout un trimestre de réflexion.