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Alors que les époux Balkany ont toujours nié être les propriétaires d'une villa à Marrakech (Maroc), Libération a dévoilé de nouveaux éléments de l'enquête qui semblent démontrer le contraire.

L’étau semble se resserrer autour des époux Balkany. Le maire de Levallois-Perret est actuellement mis en examen pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. Lui et son épouse sont soupçonnés d’avoir caché au fisc français qu’ils sont propriétaires d’une villa achetée en 2009 à Marrakech (Maroc). Ce que Patrick et Isabelle Balkany ont toujours nié. Et si jusqu’à maintenant l’édile des Hauts-de-Seine était relativement protégé par son immunité parlementaire, ce bouclier pourrait bientôt lui être retiré. Les juges d’instruction ont en effet fait une demande en ce sens au début du mois. Ils estiment avoir  "suffisamment d’éléments étayés pour imposer un strict contrôle judiciaire au député", rapportait Le Monde  la semaine dernière.

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Une information corroborée par les dernières révélations de Libération. Assurant avoir eu accès à certains éléments de l’enquête, le journal retranscrit en effet un échange téléphonique que la première adjoint à la mairie de Levallois aurait eu avec une amie au printemps 2013 à propos de cette villa baptisée Dar Gyucy.  

"- Viens au moins une semaine à Marrakech, j'ai les enfants.- C'est trop trop mignon.- Tu as la chambre en bas. J'ai invité ma belle-sœur, je vais donc lui demander quelle semaine elle prend et je te donnerai l'autre, parce que je n'ai qu'une chambre. Tu me dis quand t'arrives et y a pas de souci.- OK chérie, mais ça commence à devenir un peu honteux, quand même, de venir systématiquement.- Honteux de quoi ? Arrête…- De venir chez toi."

Une accumulation "de mobilier, de décoration et de dépenses alimentaires"

Des propos qui ne semblent pas laisser de doute quant aux véritables propriétaires de cette villa marocaine mais qui n’empêchent par les époux Balkany de continuer à nier. Libération dévoile pourtant d’autres éléments qui tendent à démontrer le leur lien avec ce bien immobilier. Ainsi, le patron de la fiduciaire suisse Gestrust - qui aurait assuré la logistique pour permettre aux Balkany d’acheter ce bien avec un prête-nom – aurait clairement dit à l’une de ses salariées : "le véritable propriétaire est M. Balkany". L’enquête menée par Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, aurait par ailleurs relevé une accumulation "de mobilier, de décoration et de dépenses alimentaires (pouvant) laisser supposer que M. et Mme Balkany disposent de la jouissance véritable et effective de la villa".

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Aussi, et toujours selon Libération, les enquêteurs tenteraient désormais de trouver l’origine des fonds qui auraient permis au maire de Levallois et à son épouse d’acquérir Dar Gyucy. Dans leur viseur : le possible détournement de fonds publics issus des marchés HLM des Hauts-de-Seine. Cet argent aurait ensuite transité vers une structure panaméenne financée par une boîte aux lettres immatriculée au Panama tout en ayant un compte bancaire à Singapour, détaille le quotidien.

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Dar Gyucy n’est pas la seule villa qui appartiendrait aux époux Balkany. Ces derniers sont également soupçonnés d’avoir caché à l’administration française qu’ils possèdent une autre propriété à Saint-Martin (Antilles).