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Le nom de la ministre des Affaires européennes est apparu sur la liste d'eurodéputés français visés par une enquête. Elle a été ouverte après une dénonciation mettant en doute la réalité des emplois des assistants parlementaires.

Après Richard Ferrand, un autre membre du gouvernement inquiété. Une enquête préliminaire a été ouverte le 22 mars pour "abus de confiance" et vise 19 députés européens dont Marielle de Sarnez, la ministre chargée des Affaires européennes, d’après les informations du Parisien. L’Office européen de lutte antifraude et l’Office anticorruption de la police judiciaire, en charge de l'enquête, s’intéresseraient à la réalité du travail de leurs assistants au Parlement européen.

Le Parisien révèle également que l’ouverture de cette enquête fait suite à une lettre de Sophie Montel, eurodéputée du Front National, adressée au procureur de la République de Paris. "Je suis contrainte de porter à votre connaissance des éléments attestant que plusieurs élus français au Parlement européen ont à leur service des assistants ayant par ailleurs des fonctions au sein de leur formation politique respective", a-t-elle écrit, rapporte le quotidien. Elle a joint à son courrier "un tableau Excel" comprenant le nom des députés et d’une trentaine de collaborateurs parlementaires concernés.

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Le Front national "ne veut pas tomber seul"

Ces accusations d’emplois fictifs font à écho à celles qui visent le Front national. Le parti présidé par Marine Le Pen est en effet soupçonné d’avoir cherché à organiser un système de financement grâce aux salaires versés par le Parlement. Les assistants parlementaires frontistes sont soupçonnés de travailler pour le parti en France et non pour le Parlement européen. Selon Le Parisien, le Front national "ne veut pas tomber seul" et "entend démontrer qu’une telle pratique est très répandue".

Marielle de Sarnez a nié le caractère fictif de l’emploi de son assistante parlementaire. "J’ai toujours respecté le règlement du Parlement européen. J’ai eu comme attachée parlementaire, basée dans ma circonscription à Paris, Philippine Laniesse six ou huit mois à temps partiel, après vérifications d’usage avec le parlement", a-t-elle déclaré, interrogée par Le Parisien, lundi soir. Après avoir publié un communiqué de presse sur son compte Twitter, réfutant ces accusations, elle a annoncé, mardi matin, son intention de porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Sophie Montel.

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