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Le Front de Libération Nationale Corse (FLNC) a annoncé qu'il déposait les armes et qu'il entamait un processus pour sortir de la clandestinité. Planet.fr revient en cinq dates sur l'histoire de ce groupe qui compte plus d'une centaine d'attentats à son compteur.
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Hier, le Front de Libération Nationale de la Corse annonçait l’arrêt de ses activités armées et son souhait de son sortir progressivement de la clandestinité.

Par communiqué, l’organisation terroriste a indiqué vouloir rentrer dans une nouvelle phase. Celle de "la construction d’un véritable pouvoir politique corse". Retour en cinq dates sur le parcours de ce mouvement indépendantiste.

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5 mai 1976 Nuit Bleue et proclamation de la création du FLNC

C’est par une série d’attentats coordonnés que le FLNC annonce sa création. Le 5 mai 1976, un chapelet d’explosions touche la Corse ainsi que le sud de la France dont Nice et Marseille (plus d’une vingtaine explosions). C’est par cette opération spectaculaire que l’opinion découvre ce que le journal télévisé qualifie alors de "mouvement extrémiste". Le groupe armé proclame la création du Front de Libération Nationale de la Corse dans le couvent Saint-Antoine de Casabianca. Endroit symbolique où Paoli proclama l’indépendance de la Corse en 1755.

5 janvier 1983 Dissolution du groupe en Conseil des ministres

Depuis sa création, le FLNC monte en puissance. Malgré le revers important essuyé en 1978 lorsque 27 membres sont arrêtés à l’issue d’une vaste enquête de police, le groupe multiplie les attaques en représailles. Désormais, c’est la capitale qui est visée. En 1979, pas moins de 20 banques parisiennes sont prises pour cibles par le FLNC. Pour se renforcer, l’organisation lève l’impôt révolutionnaire sur l’Île de Beauté en 1982. Le 5 janvier 1983, le groupe est dissout par décret en Conseil des ministres basculant donc dans la clandestinité. La même année, le groupe assassine le secrétaire général du département de la Haute-Corse, Pierre-Jean Massimi.

26 novembre 1990 : l’éclatement en deux branches

Une version "légale" du mouvement avait été créée en 1987 pour exister dans les urnes. Il s’agit de la Cuncolta. Dès lors, des luttes intestines et des rivalités internes commencent à se faire jour au sein de l’organisation terroriste. Le FLNC se divise alors en deux branches, ou plutôt deux "canaux" selon le terme consacré. Ainsi naissent le FLNC Canal Historique et son frère ennemi le FLNC Canal Habituel (auto-dissout en 1996). Les membres des deux organisations s’entretuent et un éminent leader du Canal Habituel, Pierre Albertini, est assassiné en 1995.

La conférence de presse de janvier 1996

Cagoulés, armés jusqu’aux dents et en rangs serrés dans le maquis corse, voilà comment se présentent les quelques 600 membres du FLNC Canal Habituel le 12 janvier 1996 dans le cadre d’une conférence de presse clandestine organisée par le mouvement. L’image de cette démonstration de force est impressionnante. Cette conférence de presse tenue à Tralonca annonce une trêve dans les attentats "pour une durée de trois mois". Celle-ci a lieu quelques heures avant l’arrivée du ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré en Corse. À l’issue de cette trêve, les attentats reprennent.

25 juin 2014, le FLNC dépose les armes

Les activités clandestines du FLNC sont moins intenses que celles perpétrées à la fin des années 1970. Malgré cela, le groupe a continué les attentats pendant les années 2000 et a revendiqué l’assassinat de Christian Leoni, présumé chef du gang de la Brise de Mer. En 2013, la police fait un coup de filet important à l’issue duquel cinq membres de l’organisation seront écroués. Hier, le groupe a indiqué vouloir sortir de la clandestinité et de fait, déposer les armes.      

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