AFP
La France devrait être vendue à l'ONU lundi prochain, d'après certains "gilets jaunes". Objectif ? Favoriser l'immigration. Pourtant, malgré ses ardents défenseurs, cette théorie est une intox…

Une intox populaire chez les "gilets jaunes"

"Gilets jaunes, vous devez bloquer Macron au sol le 10 décembre", autrement ce dernier pourrait "vendre la France à l’ONU", expliquent certaines publications sur les réseaux sociaux, largement partagées entre manifestants. Ils évoquent le Pacte de Marrakech, que la France doit signer lundi prochain, et qui vise à humaniser la crise migratoire, comme l’indique France Inter. Pourtant, ils sont nombreux à craindre "le grand remplacement", théorie conspirationniste développée par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus.

Le Pacte de Marrakech est bien réel, souligne Le Monde. Il a été négocié pendant deux ans et identifie 23 objectifs pour améliorer les conditions d’accueil des migrants, les protéger davantage, mais aussi limiter tant que faire se peut la nécessité des populations de s’exiler précise la radio publique. En revanche, il ne stipule jamais que les Etats signataires seraient contraints à une politique migratoire spécifique.

En vérité, il établit "un cadre de coopération juridiquement non contraignant". Y figure également sa volonté de respecter "la souveraineté des Etats", mais aussi "le droit souverain des Etats de définir leurs politiques migratoires nationales". Il ne s’agit donc que de recommandations et pas de choix imposés.

Le texte est d’ailleurs disponible en ligne, à l’adresse suivante : http://undocs.org/fr/A/CONF.231/3

La droite et l’extrême-droite ont-elle préparé le terrain à cette intox ?

Comme le rappelle Le Monde, l’extrême-droite a mené une campagne antipacte dès l’été 2018. La droite républicaine, portée notamment par Eric Ciotti, s’insurge elle aussi contre ce qu’elle estime être la création d’un "droit à l’immigration opposable". En novembre, elle juge que le texte est empreint d’une "idéologie dangereuse".

C’est à ce moment là que les réseaux des "gilets jaunes" sont touchés. Des sites d’extrême droite, comme Riposte laïque et des personnalités marquées à droites (François Asselineau, par exemple) n’hésitent d’ailleurs pas à souffler sur les braises…