Français enlevés au Cameroun : la vidéo qui fait polémiqueAFP
La famille française enlevée au Cameroun le 19 janvier dernier apparait dans une vidéo postée sur Youtube qui suscite de nombreuses réactions. Leurs ravisseurs revendiquent appartenir à une secte terroriste nigériane : Boko Haram

© AFPOn a des nouvelles des sept otages français enlevés le 19 février dernier au Cameroun. Lundi 25 février, dans une vidéo postée sur Youtube, la famille au complet a été exhibée par ses ravisseurs. Il s'agirait très vraisemblablement de militants de la secte islamiste Boko Haram, qui sévit dans le nord du Nigéria depuis plusieurs années. Alors que le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, s'était avancé en annonçant une libération officieuse des otages la semaine dernière, il semble que les terroristes aient désormais réussi à traverser la frontière nigériane.

Dans la vidéo, Boko Haram revendique l'enlèvement. Les images ont été qualifiées de "terriblement choquantes" par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, pour qui "elles démontrent une cruauté sans limites". Un porte-parole de l'organisation y évoque "la guerre contre l'islam" menée par la France, avant d'exiger la libération de ses partisans au Nigéria et au Cameroun dans un message aux présidents Jonathan Goddluck et Paul Biya.

Le groupe terroriste s'était fait connaitre par ses attentats particulièrement sanglants et aveugles dans le nord du Cameroun. Il n'avait jusqu'à présent jamais effectué de prise d'otages et prônait des revendications essentiellement locales. Ce changement de stratégie vers un Jihad mondial ciblant les Occidentaux avec  des enlèvements porte la marque d'un rapprochement avec AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) selon plusieurs spécialistes. Le but ultime de la secte reste l'instauration d'un état islamique au Nigéria appuyé sur la charia.

Pour Laurent Fabius, la situation semble préoccupante. "Si ces revendications qui sont hors de portée de la France ne sont pas satisfaites, le groupe terroriste en question se propose d'égorger nos compatriotes" a indiqué le ministre en marge de son déplacement à Bogota. S’il a assuré que "la France, pour sa part, mobilise tous ses efforts pour essayer d'obtenir la libération de nos compatriotes qui sont totalement innocents", il a aussi ajouté : "On ne peut que ressentir de l'horreur lorsqu'on prend connaissance de telles paroles" qu’il juge d'une "cruauté terrible".