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Le Premier ministre était samedi soir l'invité de Laurent Ruquier dans "On n'est pas couché". Un passage qui a été marqué par un clash avec Jérémy Ferrari, mais aussi par les critiques de Jean d'Ormesson. Retour sur cette (folle) soirée.

Manuel Valls était samedi soir sur le plateau de Laurent Ruquier dans l’émission "On n’est pas couché". Un passage qui a beaucoup fait jaser la semaine dernière car jamais avant lui un Premier ministre ne s’y était rendu, et qui continue aujourd’hui en raison de ce qui s’y est passé. En effet, cette soirée  n’a pas été de tout repos pour le chef du gouvernement qui a, entre autres, subi les foudres de Jérémy Ferrari.

"Il y a des choses absurdes, comme la présence d'Ali Bongo au défilé"En fin d’émission, l’humoriste s’est en pris à lui. En cause : la présence de Johnny Hallyday à l’hommage des dessinateurs de Charlie Hebdo, la politique menée par la France en Afrique et surtout, la présence du président du Gabon, Ali Bongo lors de la marche républicaine du 11 janvier 2015. "Je ne suis pas politologue, historien... Vous avez dit que la mort de ces jeunes qui préfèrent mourir que vivre. Vous avez dit qu'on était en guerre. Non, non, non! Vous, votre gouvernement est en guerre, nous on n'est pas en guerre. Nous, on se fait tirer dessus quand on va voir des concerts. (…) Vous êtes en guerre, le gouvernement est en guerre, pas nous. Moi je ne suis pas en guerre contre les musulmans. (…) Il y a des choses absurdes, comme la présence d'Ali Bongo au défilé. Comment vous expliquez qu'Ali Bongo se retrouve en tête d'une marche pour la liberté d'expression?", lui a asséné Jérémy Ferrari.

Ce à quoi Manuel Valls  a répondu : "Dans cette manifestation, il y avait des chefs d'État et de gouvernement. Vous retenez Ali Bongo, moi je retiens le président de l'Autorité palestinienne, le Premier ministre israélien, et surtout un autre président élu lui, Ibrahim Boubakar Keita, le président du Mali. Des soldats français se sont fait trouer pour aller soutenir un pays où il n'y a pas un seul intérêt économique. Pas un seul. Vous connaissez le Mali? Pour libérer ce pays qui allait être sous l'emprise des terroristes". Et le Premier ministre de conclure en ajoutant : "L'honneur de la France, c'est que vous puissiez m'interpeller, c'est que chacun puisse avoir un avis différent, c'est de continuer à débattre (...). On se bat pour garder cette liberté de ton".

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"Vous vous êtes droitisé"Un peu plus tôt dans l’émission, le chef du gouvernement avait également dû affronter les remarques acerbes de Jean d’Ormesson. "Je crois que cette histoire de déchéance n'a véritablement aucun intérêt. Imaginez quelqu'un qui va faire un attentat, qui va donc accepter de mourir, et il va se dire : Oh, je vais perdre ma nationalité française ! Il y a un côté comique ! Quelques fois, je me demande s'il n'y a pas une ombre d'enfumage", lui a d’abord lâché l’académicien, avant d’ajouter, toujours plus virulent : "Pour dire les choses très vite, je me demande si vous ne voulez pas changer de majorité. (…) Vous voulez changer de majorité, mais vous voulez en même temps garder madame Taubira parce que vous ne voulez pas vous couper de la gauche. Mais vous aimeriez bien vous rapprocher de la droite. Toute la France s'est droitisée, le PS s'est droitisé, Hollande s'est droitisé, et vous, je ne veux pas vous insulter, mais vous vous êtes droitisé".

Mais cette ambiance électrique a visiblement plu aux téléspectateurs, lesquels étaient 2,1 millions à suivre ce programme. Cette émission a même réalisé la meilleure audience de la saison 2015-2016.