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Greenpeace a marqué le coup cette semaine pour alerter sur la sécurité du parc nucléaire français. L'ONG a mené une action coup de poing mercredi soir, quelques jours après avoir dévoilé un rapport inquiétant. 

C’est un rapport troublant et inquiétant que Greenpeace a - en partie seulement - dévoilé cette semaine. Les conclusions sont si accablantes que l’ONG a décidé de ne remettre le rapport complet qu’à sept personnes. Les écrits pointent notamment du doigt les défaillances de sécurité dans le parc nucléaire français et particulièrement les piscines de combustibles dont la protection serait défaillante. "Chacune des piscines d’entreposage de combustible peut contenir plusieurs centaines de tonnes de combustible, soit l’équivalent de jusqu’à deux à trois cœurs de leur réacteur", précise le rapport.

Voilà en tout cas ce qu’on peut lire dans la version ‘’allégée’’ du texte rédigé par sept experts. L’intégralité du document est beaucoup plus précise, comme l’explique Yannick Rousselet en charge des questions nucléaire chez Greenpeace. L’ONG a donc pris quelques précautions. "Dans le rapport intégral, nous avons des informations très précises sur les armes, les explosifs utilisables contre les centrales et nous ne voulions pas que cela tombe dans de mauvaises mains. Nous ne voulions pas livrer des solutions clef en main à des gens malintentionnés. On ne peut aller que jusqu’à un certain point dans la dénonciation", détaille Yannick Tousselet à u .

Pour s’assurer qu’il n’y ait pas de fuites, Greenpeace a mis en place un protocole de sécurité très pointu et remis le rapport en mains propres aux personnes concernées. Aucune copie numérique n’existe assure-t-on du côté de l’ONG.

Une action pour alerter

Greenpeace n’a cependant pas souhaité en rester là. Prompts à se mobiliser sur le terrain, plusieurs militants de l’ONG ont déclenché jeudi matin un feu d’artifice sur le site de Cattenom en Moselle. Ils étaient alors au pied de la piscine de combustible.

Evidemment, l’action était en lien direct avec le rapport. "Le rapport et l’action sont liés. Nous alertons depuis des années sur le manque de sécurité et nous ne voulions pas que ce rapport reste dans un tiroir. Nous avons voulu montrer clairement où est le problème, et dénoncer avec force", détaille Yannick Rousselet.

EDF a condamnée l’action et les militants ont été, eux, délogés par la gendarmerie.