Le procès de Jamel Leulmi s'ouvre ce lundi, à Evry (Essonne). L'homme de 36 ans présenté comme un séducteur et un manipulateur est accusé d'avoir assassiné sa première épouse en 2007 et d'avoir tenté d'éliminer une autre de ses compagnes en 2009. Le mobile ? Toucher les assurances vies dont il était bénéficiaire.

Jamel Leulmi comparaît à partir de ce lundi pour "assassinat, tentative d’assassinat, escroquerie et tentative d’escroquerie". Le procès se déroulera devant la cour d'assises d’Evry (Essonne) et prendra fin le 20 mai.Placé en détention provisoire à Fleury-Mérogis (Essonne) depuis quatre ans, celui que la presse a surnommé le "Barbe Bleue de l’Essonne" clame son innocence. Cet ancien enseignant en lycée professionnel et gérant d’un parc de jeux se dit victime d’une série de coïncidences. Il est pourtant décrit par l’accusation comme un "séducteur" et un "manipulateur". 

Le 12 juin 2010, Julie Derouette, une de ses très nombreuses conquêtes a déposé une plainte à la gendarmerie pour cambriolage à son domicile. Seuls quatre copies de contrats d’assurance décès avaient été dérobées. Selon cette dernière, il y a un lien entre ce vol de contrats et l’accident de la route dont elle a été victime quelques mois plus tôt au Maroc. Au volant de sa voiture, elle avait été percutée par l’arrière avant d’être battue puis laissée pour morte sur le bord de la route. Elle s'en était sortie avec la colonne vertébrale brisée et cinq mois d’incapacité totale de travail. Pour Julie Derouette, son compagnon d’alors avait voulu la supprimer pour toucher les 7 millions d’euros de son assurance décès.

Une première affaire qui remonte à 2007

Dans cette affaire il n’y a pas de preuve matérielle formelle, seulement un certains nombres d’indices troublants. Les enquêteurs ont donc fouillé le passé du séducteur et ont découvert que Jamel Leulmi était veuf.Il a rencontré sa première femme durant l’été 2006 et l’a épousé en novembre. Trois mois plus tard, celle-ci est décédée après avoir été fauchée par une voiture alors qu’elle faisait du vélo. Le chauffard ne s’était pas arrêté. L'épouse avait également souscrit quelques semaines avant sa mort plusieurs polices d'assurance au profit de Jamel Leulmi, lesquelles prévoyaient en outre un doublement de la somme en cas de décès accidentel. N’ayant pas permis identifier le coupable, l’enquête sur le décès de la première compagne avait été classée sans suite. Jamel Leulmi avait alors touché plus d'un million d'euros, qu'il a flambé en s'offrant deux maisons, un appartement, un 4x4, un quad ou encore un jet-ski.

Les enquêteurs ont ensuite poursuivi leurs investigations et ont fait apparaitre une troisième conquête. Il s’agit d’une femme souffrant d’un léger retard mental rencontrée dans un club échangiste et qui avait elle aussi contracté des polices d’assurance au bénéfice de l’accusé. Le montant était de 3,2 millions d’euros.Face à toutes ces coincidences troublantes, Jamel Leulimi invoque "un malheureux concours de circonstances".

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