Carte bancaire : que valent vraiment les nouvelles cartes en métal ? IllustrationIstock
Présentées comme des produits haut de gamme ouverts à tous, les cartes en métal, accessibles il y a seulement 20 ans uniquement sur invitation pour les clients les plus fortunés, sont désormais proposées par 7 néobanques. Sont-elles réellement plus avantageuses que les autres cartes bancaires ? Le point.
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Si aucune banque traditionnelle ne propose encore de carte en métal, elle fait d’ores et déjà les beaux jours des néobanques. 7 d’entre elles – Boursorama, Aumax, N26, Revolut, Vivid, Curve et Sogexia - l’ont intégré dans leur catalogue, dans le cadre d’une politique de diversification de produit. Lancée en 1 999 par American Express, la carte bancaire en métal était réservée aux clients les plus fortunés. L’objectif était d’offrir un produit "sur-mesure à un cercle exclusif de clients privilégiés", détaille à Capital Tristan Briend, manager banque et fintech au cabinet de conseil KPMG.

Aujourd’hui, les conditions d’octroi ont radicalement changé. La carte en métal reste en effet un produit haut de gamme, mais est à présent ouverte à tous. Aucune condition de revenu n’est imposée et le prix reste accessible : de 9,90 à 16,90 euros par mois en fonction des établissements. Présente-t-elle toutefois de réels avantages ?

Carte bancaire en métal : pas de risque supplémentaire

"Ces cartes n’induisent peu ou pas de risque supplémentaire : métal ou non, les cartes proposées par les néobanques incluent généralement une autorisation systématique et un contrôle de solde lors de chaque paiement, dont le fonctionnement est équivalent à une carte type "Électron" chez les acteurs traditionnels", atteste KPMG. En dehors de son aspect esthétique, le réel avantage de cette carte bancaire réside dans l’ensemble des services qui lui sont associés. Quels sont-ils ?

Carte bancaire en métal : quels privilèges ?

Selon le comparateur de frais bancaires Panorabanques, seuls 3 acteurs autorisent les retraits de façon gratuite et illimitée en Europe. Il s’agit de Boursorama (groupe Société Générale), Aumax (groupe Crédit mutuel Arkea) et Sogexia. Les deux premiers sont d’ailleurs les seuls établissements donnant droit à un IBAN  français, ce qui permet de faciliter les transactions des clients (prélèvements, virements…).

Les concurrents prélèvent, eux, une commission de 2 à 3% au-delà des plafonds établis. Quant aux paiements au-delà des frontières européennes, ils sont gratuits mais plafonnés par jour ou par mois, selon les établissements.

Par ailleurs, les assurances voyages (retards de vol, pertes des bagages) et médicale à l’étranger, se distinguent par leurs plafonds. Boursorama et AuMax offrent la meilleure prise en charge : jusqu'à 2 millions d’euros, soit 2 fois plus que la concurrence. "Les assurances constituent un des pans majeurs de ces cartes métal. Elles s'inscrivent dans l'idée un package plus global, qui explique en partie le coût de la carte" analyse Olivier Nora, responsable des produits bancaire chez Idemia.

Ces services sont-ils pour autant vraiment innovants ?

Cartes en métal : des services pour se démarquer des cartes premium

Les avantages proposés par la carte en métal se rapprochent grandement de ceux offerts par les cartes Visa Premier ou Mastercard Gold.

Pour se démarquer, Revolut, Boursorama et Curve proposent ainsi aux détenteurs de carte métal de profiter de salon lounge dans les aéroports. Quant à N26, il met aussi à disposition une assurance pour les smartphones et tablettes jusqu’à 1 000 euros en cas de vol ou de dommage.

Ces services suffiront-ils à séduire la clientèle ? Son prix peut-il être un frein à son développement ? D’après Tristan Briend, "si l’on compare aux offres similaires des acteurs traditionnels au moment de leur mise sur le marché, le prix est très avantageux".