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Une trop grosse quantité de cannabis dans un commissariat roubaisien provoque un tollé au sein du département. En cause : des plaintes de la part des agents due aux fortes odeurs, qui se sont plaints de maux de tête et d'une positivité involontaire au test. Le problème serait en réalité d'ordre administratif. 

© abacapressLe commissariat de police de la ville de Roubaix est sujet à un drôle de mal. En effet, un problème administratif a vu les saisies de stupéfiants, en particulier de cannabis, s’entasser dans les locaux. Si bien que l’on parle désormais d’une quantité d’herbe flirtant avec la quarantaine de kilogrammes. Un volume conséquent qui expose les officiers à plusieurs écueils. Ceux-ci se plaindraient en effet de maux de tête à répétition, dus selon eux aux effluves "pestilentielles" qui s’en dégagent. "Mes collègues sont vraiment incommodés, explique Fabrice Danel, du syndicat Unité SGP à Nord Eclair. Ce sont les policiers du service de quart et les enquêteurs de la sûreté qui sont les plus impactés par ces nuisances. Ils se plaignent de nausées, et maux de tête." Mais, outre ces nuisances, ce désagrément pourrait également, à terme, nuire à leurs carrières : "Certains, inquiets ou pour s’amuser, se sont testés. La plupart son positifs. C’est un scandale !"

Une négligence administrative

Mis sous scellés, les saisies de drogues doivent être stockées au commissariat dans l’attente d’être détruite. "Le parquet ne peut rien faire. Il y a un différend entre les commissaires de police de la métropole lilloise et notre directrice de greffe. C’est elle qui a la compétence exclusive en matière de gestion des scellés depuis novembre 2011", explique Frédéric Fèvre, procureur de la République de Lille. Le problème serait vraisemblablement dû à un problème de sous-effectif. Ainsi, ce statu quo de la directrice de greffe pourrait être un moyen de revendication afin d’obtenir de nouvelles créations de postes. "Le souci, c’est qu’elle met sa responsabilité en jeu. Elle est au courant du problème et refuse d’apporter une solution. Imaginez qu’un policier, en intervention ou simplement en rentrant chez lui, cause un accident. Il sera positif au dépistage et va être placé en garde à vue. J’imagine que la prise de sang se révélera négative mais bon, on finira avec une pancarte dans le dos avec écrit dessus : ‘policier ripou'", s’agace Frédéric Danel.