Seine-et-Marne : bientôt un centre naturiste géant ouvert toute l'année ?Istock
À l'abandon depuis une trentaine d'années, l'ancienne dynamiterie de La Genevraye, dans la Seine-et-Marne, pourrait bien accueillir un centre de vacances géant pour naturistes. Le point sur ce projet ambitieux.

Un centre de vacances naturiste qui pourrait accueillir jusqu'à 1 300 personnes.  C'est le projet ambitieux du comité régional de naturisme d'Île-de-France, qui souhaite créer ce lieu atypique dans le hameau de La Genevrate à Cugny, dans la Seine-et-Marne. D'après les informations du Parisien, ce domaine de 17 hectares est abandonné depuis une trentaine d'années, envahi par les sangliers et les chauves-souris. Olivier Reynaud, qui a acheté une partie de ce territoire il y a dix ans, voit déjà le tableau. Près de 300 maisonnettes en bois, et des équipements collectifs comme un boulodrome, un spa, une piscine, des commerces ou encore une salle de réunion. Il travaille à ce projet avec Luis Do Souto, président de Nature et Résidence.

En tout, l'investissement représenterait entre dix et quinze millions d'euros. Le comité régional de naturisme, lui, se bat pour que l'espace soit dédié aux adeptes de cette philosophie de vie. "Il y a 500 000 adeptes en Ile-de-France. Le naturisme, ce n'est pas que sur une plage, au soleil (...) Il y a une demande de renouer avec les choses simples", affirme Julien Claudé-Pénégry, président du comité. "Il n'y a rien en Seine-et-Marne. C'est bien qu'il y ait des municipalités qui osent. Le site a un potentiel", poursuit-il. Sur une centaine de camps naturistes dans l'Hexagone, trois se trouvent en Île-de-France. 

Naturisme : un centre qui pourrait accueillir plus de mille adeptes

C'est un projet colossal. Le centre de vacances pourrait accueillir jusqu'à 1 300 personnes. Selon le quotidien régional, cela pourrait "doubler le budget de la commune en termes de retombées fiscales". Si le président du conseil départemental, Patrick Septiers, est favorable au projet, ce n'est pas le cas de tous les habitants aux alentours...

Naturisme : un compromis entre adeptes et riverains ?

Louise, 35 ans, est venue vivre ici "pour être tranquille, pas pour être à côté du Club Med", explique-t-elle. "L'ampleur du projet me dérange", poursuit l'habitante. Luis Do Souto, lui, se veut rassurant. "Il n'y aura pas de soirée mousse ni d'élection de Miss Camping. Ce sera occupé toute l'année, il n'y aura donc pas 200 voitures à 9 heures le samedi matin", explique-t-il. Un accès par la départementale et non par le hameau est même envisagé, afin de trouvr un terrain d'entente. Si la zone commerciale du village sera accessible aux "textiles", les naturistes veulent absolument conserver l'accès nu à la piscine. 

Un dernier problème est pointé du doigt pas les opposants au projet...

Naturisme : des études environnementales attendues

Des études environnementales sont effectuées sur le site, en raison de son passé. En effet, les toits des abris des casemates déjà présentes dans le hameau sont en amiante, et "la mare à acides est toujours là", précise le quotidien régional. Olivier Reynaud explique avoir "acheté un terrain dépollué en 1987".

Seules ces études pourront déterminer la faisabilité du projet. Julien Claudé-Pénégry est formel : "Les naturistes sont attachés à l'environnement. Ils ne viendront pas si tout n'est pas nickel".