Ado tuée à Nantes : ce qu'il s'est passé dans la maisonIllustrationAFP
Une lycéenne a été retrouvée morte dans une maison en flammes, à Nantes. Mais ce n'est pas l'incendie qui l'a tuée… Le rapport d'autopsie fait état de traces d'une "pénétration violente". Ce que pensent les enquêteurs de cette sordide affaire.
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Déjà avant l'autopsie, les enquêteurs envisageaient la piste criminelle. L'affaire semblait trop étrange, morbide sans doute, pour n'être qu'un accident. Dans la soirée du 27 août 2020, le cadavre d'une adolescente de 15 ans a été retrouvé au milieu des flammes qui rongeaient un appartement nantais. "Les pompiers ont découvert le corps en intervenant sur les lieux d'un appartement de la fenêtre duquel sortait de la fumée", a détaillé Olivier Bonhomme, le procureur adjoint de la ville, qui listait déjà quelques uns des éléments les plus dérangeants de l'histoire, indique le quotidien La Voix du Nord.

"Si le décès de la jeune fille est d'origine criminelle, l'incendie constaté n'en est pas la cause", a-t-il fait savoir.

Depuis, le parquet de Nantes a ouvert une enquête pour homicide volontaire. La police judiciaire a d'ailleurs été saisie de l'enquête. Mais si ce n'est pas le feu qui a tué l'adolescente, que lui est-il arrivé ? Sa dépouille "dégageait une odeur de produit chimique qui pourrait laisser penser qu'il s'agisse d'eau de javel", indiquait alors le journal local Ouest-France. L'autopsie n'avait pas encore été réalisée. Dorénavant, les enquêteurs ont des réponses. De sinistres réponses.

Ce qu'il s'est vraiment passé dans cette maison de Nantes

Les forces de l'ordre ont rapidement interpellé un homme de 45 ans, placé en garde à vue dans l'après-midi même. Il s'est alors livrés à "des aveux précis et circonstanciés", indique Pascal Gontier, le directeur interrégional adjoint de la police judiciaire de Rennes, dont les propos sont repris par une locale du portail Actu.fr.

L'adolescente, qu'il dit avoir tué, n'habitait pas loin des lieux du crime : à 200 mètres environ. Il l'a interpellée alors qu'elle était sortie chercher un colis. Lui, souligne le portail d'information, dit avoir déjà fait du repérage dans le secteur, le quartier Talensac. "La victime passait par là, elle a eu le malheur de lui plaire", déclare Yvon Ollivier, le procureur, qui retrace le déroulé des faits. "Il est parvenu à la convaincre de le suivre en lui demandant de l'aider à porter des cartons", poursuit-il. L'appartement dans laquelle il l'a attirée, puis violée et tuée, était alors inhabité pour cause de travaux. 

Adolescente tuée à Nantes : elle a subi une "pénétration vaginale violente"

Une fois sur place, le suspect s'attaque à sa victime. Le rapport d'autopsie est sans appel : l'adolescente a subi une "pénétration vaginale". D'après les traces relevées par les enquêteurs, elle aurait eu lieu "de manière violente".  Sous les ongles de la lycéenne, ils ont aussi retrouvé l'ADN du suspect.

Après l'avoir violée, le suspect aurait alors étranglé la mineur avec un câble. "Puis l'homme asperge sa victime d'eau de javel et met le feu à l'appartement". Deux départs d'incendies ont été constatés par les pompiers. "A 23h, il reconnaissait l'intégralité des faits", a fait savoir le parquet, qui précise que l'homme avait initialement été verbalisé pour… stationnement gênant.

Adolescente tuée à Nantes : un habitué des viols ?

Pourtant, le suspect n'en est pas à son premier assaut. Il traîne un "lourd casier judiciaire", rapporte La Voix du Nord. Dès décembre 2005, il y a donc près de quinze ans, il avait été condamné à 18 ans de prison après avoir violé neuf personnes, tenté d'en violer trois autres et avoir agressé sexuellement une énième victime dans la Vienne, mais aussi en Charente et en Charente-Maritime. "Ses victimes étaient bâillonnées, ligotées, les yeux bandés, parfois sous la menace d'un couteau", écrivent nos confrères.

En 2016, il avait finalement été libéré. "Mieux" ! Il a alors retrouvé un travail et déménagé en Loire-Atlantique. "Il avait même trouvé une compagne. On a pu penser à à une forme de stabilisation", a fait savoir le procureur, qui a aussi indiqué que le suspect respectait toutes ses obligations de suivi socio-judiciaire. "Il voyait une fois tous les deux mois un psychothérapeute", déclare encore le magistrat. Et pourtant, lors de l'interrogatoire le quarantenaire n'a pas laissé de place au doute : il est venu à Nantes avec pour seule idée celle de passer à l'acte.