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Ce mardi, une entreprise a annoncé sa mise en examen pour « recel de favoritisme ». Emmanuel Macron est directement concerné.
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Emmanuel Macron à Las Vegas : une deuxième mise en examen

Alors que l’Elysée et Matignon se retrouvent actuellement confrontés aux lourds rebonds de l’affaire Alexandre Benalla, c’est une autre affaire qui touche plus directement Emmanuel Macron, qui vient de subir de nouveau soubresauts. Ce mardi 12 février, Havas Paris a confirmé sa mise en examen pour « recel de favoritisme », une demande du parquet. L’information avait déjà été dévoilée par le Canard Enchaîné la semaine précédente. Havas annonce de son côté un recours en annulation et "conteste fermement les motifs" de la décision judiciaire.

Cette mise en examen intervient dans le cadre du dossier Business France et du déplacement d’Emmanuel Macron à Las Vegas, en janvier 2016.  Une affaire qui a par ailleurs déjà conduit à l’audition de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, alors patronne de l’enseigne. La directrice de communication de cette dernière a été mise en examen également, pour "favoritisme".

Que recouvre précisément ce dossier ? Emmanuel Macron est-il menacé ?

Emmanuel Macron à Las Vegas : que s’est-il passé ?

En janvier 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, effectue un déplacement à Las Vegas dans le cadre du CES pour un montant de 300 000 euros. Acclamé et accueilli en véritable star, le futur président était entouré de 190 entreprises françaises. Un raout dont Business France a confié l'organisation à Havas, entreprise avec laquelle l’agence française – par ailleurs dépendante de Bercy - avait passé un contrat cadre. Comme le rappelle Le Figaro, cette dernière était pleinement impliqué dans le CES 2016 puisque elle pour mission, entre autres, "d’accompagner Business France dans sa démarche de promotion de l'attractivité économique de la France vis-à-vis des décideurs et des prescripteurs d'opinion à l'étranger et en France".

Sauf que, pointe dès mars 2017 Le Canard enchaîné, l’opération n’a été soumise à un aucun appel d’offre, contrairement à ce que prévaut le code des marchés publiques face à un contrat d’un tel montant.

Emmanuel Macron à Las Vegas : le président risque-t-il quelque chose ?

Outre l’irresponsabilité que lui confère son mandat, Emmanuel Macron n’est pas celui qui est visé dans cette enquête. Car ce qui intéresse dès le début l’Inspection générale des finances, c’est  le segment entre Business France et Havas.

Muriel Pénicaud a ainsi été placée sous le statut de témoin assisté et convoquée chez les juges en mai dernier. Si son avocat assure que les juges n’ont jamais envisagé sa mise en examen, le rapport de police pointe tout de même, dans sa position, qu’il est "impossible qu'elle n'ait pu avoir connaissance [...] de l'impossibilité d'organiser la soirée en un mois et demi sans contourner les règles de la commande publique". 

Le parquet ne pourra d'ailleurs pas demander sa mise en examen puisqu’il disposait de trois mois après la cloture de l’enquête, survenue, elle, le 22 octobre dernier.

De son côté, Havas fait valoir que le contrat-cadre a été établie après un appel d’offre.