Coronavirus Covid-19 : l’épidémie s’aggravant, Macron préside un Conseil de Défense exceptionnel ce samediAFP
Avec la découverte de plusieurs nouveaux cas d'infection ce vendredi 28 février, l'épidémie est passée au stade deux, sur une échelle de trois. Pour y faire face, le chef de l'Etat préside ce samedi deux réunions exceptionnelles. Les municipales pourraient-elles être menacées ?
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Prendre les mesures nécessaires face à cette menace : voici l’objectif du Conseil de Défense suivi d’un Conseil des ministres exceptionnels organisés ce samedi 29 février, présidés par Emmanuel Macron, rapporte RTL.

L’initiative "nous permettra de prendre toutes les décisions qui s’imposent" afin d’éviter la propagation du virus, a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran. Car, avec la découverte de 19 nouveaux cas d’infection "en France, une nouvelle étape de l’épidémie est franchie", a-t-il précisé, lors d’une visite vendredi à Crépy-en-Valois (Oise), où enseignait le premier Français décédé des suites de l’infection. "Nous passons désormais au stade 2 (sur une échelle de 3, Ndlr) : le virus circule sur notre territoire et nous devons freiner sa diffusion", relaie franceinfo.

Au total, 73 patients sont désormais recensés sur le territoire, Depuis fin janvier. Deux personnes en sont décédées (un enseignant français de 60 ans dont le décès a été annoncé mercredi et un touriste chinois de 80 ans). 

Par ailleurs, trois soignants de l'hôpital Tenon, à Paris, ont été testés positifs au coronavirus, a signalé samedi 29 février Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de cet établissement. Une cinquantaine de leurs collègues ont dès lors été placés en "quatorzaine" chez eux. L’AP-HP a tenu à indiquer que les autres professionnels ayant été en contact avec ce patient ont été "placés en éviction professionnelle."

Coronavirus : selon l’OMS, croire à l'abri de la maladie serait une "erreur fatale"

En Haute-Savoie, le patient zéro, qui a contaminé 3 personnes, a été identifié. En revanche dans l'Oise, après la mort du professeur et l'hospitalisation d'un autre habitant du département, la recherche continue.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a relevé vendredi à son degré maximum le niveau de la menace dans le monde, en le portant à "très élevé". Elle appelle l’ensemble des pays encore épargnés à se préparer à l'arrivée du Covid-19 et prévient : se croire à l'abri de la maladie serait une "erreur fatale".

Covid-19 : un "cas de force majeure ?

Face à cette inquiétante situation, le gouvernement français a alors pris de nouvelles mesures pour les entreprises et les salariés.

Le virus est à présent considéré comme un "cas de force majeure", a indiqué Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, à la suite d’une réunion avec les partenaires sociaux au ministère du Travail. Ainsi, les entreprises accusant par exemple un retard de livraison ne seront pas pénalisées par l'État. Il y aura des "possibilités de recours à l’activité partielle" et un "étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises qui en auront besoin".

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a de son côté annoncé qu’"autour de 2 000 élèves" se trouvant dans une zone touchée par le covid-19, restaient actuellement chez eux au lieu d’aller à l’école, précise Sud-ouest.

Les parents d'enfants confinés pourront profiter d'arrêt maladie sans jour de carence. Edouard Philippe a également rappelé le 27 février que 108 hôpitaux prêts à recevoir des malades ont d’ores et déjà été désignés.

Des grands événements commencent à être annulés : c'est le cas du semi-marathon de Paris prévu le dimanche 1er mars. Des rassemblements collectifs ont aussi été interdits dans l’Oise...

Quid des municiaples ?

Virus chinois : les municipales menacées ?

Si la question du report des municipales 2020 a été discutée au sein du gouvernement, il n’est, pour l’heure, pas envisagé. En cause, l’organisation et le coût de ces élections, explique franceinfo.

Toutefois, si la situation s’aggrave encore et que des villes sont amenées à être confinées, l’exécutif pourrait changer d’avis.

Que dit la loi dans ce cas précis ? Interrogé par franceinfo, BrunoDaugeron, professeur de droit public à l'université Paris-Descartes a expliqué : "N'importe quel électeur qui serait confiné le jour du scrutin, et donc empêché d'aller voter, pourrait toujours demander le report des élections via un référé liberté devant le tribunal administratif en arguant qu'il est privé de sa liberté de suffrage."

Or, pour que le scrutin soit annulé, de nombreux électeurs devraient être dans l’incapacité de se rendre aux urnes. Et juridiquement, l’impossibilité d’aller voter n’existe probablement pas, car les recommandations de l’OMS ne sont, bien qu’importantes, pas obligatoires.