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Suite à l'appel à témoin, vous avez été nombreux à nous confier vos récits de voyage en train les plus émouvants, les plus insolites. En voici une séléction !
Sommaire

"Adolescent, lors des vacances de Pâques, j'ai effectué mon premier grand voyage entre Paris et Copenhague en couchette dans ces trains internationaux qui, malheureusement, n'existent plus.

J'ai eu la surprise de voir le train embarquer sur un ferry entre Puttgarden et Rodbyhaven, j'ai également eu l'occasion de visiter le Tivoli Park et de voir la Petite Sirène."

Jfrich

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1. 'Premier grand voyage international'

"En revenant de l'aéroport de Bruxelles avec ma petite fille, un homme assis près de moi me demande comment changer de train à Mons, je lui dis qu'il suffit de regarder les écrans sur le quai, ce à quoi il me répond, tout bas, "je ne sais pas lire".
Une femme lui a alors proposé de l'aider puisqu'elle descendait elle-même à Mons.

Avant de quitter le train, il a donné un livre à ma petite fille, lui-même ne pouvant pas le lire.
Cette dernière est restée très perplexe, n'imaginant pas qu'un adulte ne sache pas lire."

Blancbec

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2. 'Je ne sais pas lire'

"Départ de Los Mochis sur la côte pacifique dans la direction de Creel et d'El Divisadero dans un train diesel pour le territoire des Indiens... Voyage unique à travers le Sierra Madre, entre les montagnes à faible altitude.

Le train franchit des ponts à chevalet faits de bois... Certains avaient même perdu leur parapet, le relief étant très escarpé. Nous avons parcouru les 950 km du parcours à une vitesse avoisinant les 50 km/h, jusqu'au terme du voyage à Chihuahua. Nous avons par la suite suivi la Barranca del Cobre (le canyon du cuivre), profond de 1600m, puis le plateau couvert de pins, où vivent les Indiens trahumaras.

A bord du train, la vie est paisible, les Mexicains dorment à même le sol et sirotent joyeusement une bière. De temps en temps, on remplace la locomotive diesel et on abandonne le reste du train en pleine montagne, une manoeuvre qui peut durer des heures. Suite à quoi, nous sommes enfin arrivés à El Divisadero où s'affairaient quelques Indiens près d'un marché très coloré."

Fanfoué

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3. 'Voyage en train entre los Mochis et Creel au Mexique'

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4. 'Fille de cheminot'

"Mon papa était sous-chef de gare à une époque où il y avait encore des autorails rouges que l'on appelait michelines, mais aussi des petites lignes sympas du temps où les voitures étaient encore réservées aux nantis.

Mon père nous emmenait régulièrement, ma soeur jumelle et moi à Nancy pour y passer la journée, depuis la Meuse.

Un jour, il a voulu aller chercher son paquet de tabac avant le prendre l'autorail, à notre grande surprise au moment de traverser le passage à niveau pour rejoindre la gare, la micheline nous est passée sous le nez, eh oui nous avons loupé le train ! C'est quand même un comble pour un cheminot.

J'avais environ 6 ans à cette époque et ce jour-là, ma soeur et moi avons été déçues. Je suis actuellement âgée de 60 ans, et croyez-moi, c'était une époque où il faisait bon vivre si je la compare à aujourd'hui."

Josselili

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5. 'Feu dans le train avant son arrivée en gare de Villars (Loire)'

"Lorsque j'avais un peu plus de 15 ans, en juin 1948, un grave accident dont je fus victime vint perturber ma famille. Le train que nous prenions chaque jour pour aller à Saint-Etienne pour nos études ou le travail prit feu lors du trajet retour.

Le compartiment dans lequel je me trouvais sans mes soeurs fut pris dans l'incendie. J'étais dans les flammes comme toutes les autres personnes du compartiment, certains essayèrent d'ouvrir les portières mais ce fut impossible, celles-ci s'étant dilatées sous l'action de la chaleur étaient donc devenues brûlantes. Je perdis connaissance en me disant que mon dernier moment était arrivé, après avoir pensé à mes parents, à mes frères et à mes soeurs et après avoir vu défiler un petit bout du film de ma vie.
Soudain, reprenant connaissance, je sentis de l'air frais, effectivement un jeune homme m'avait précipité par la fenêtre ouverte de la portière. Le train qui roulait toujours arrivait en gare de Villars. En chutant sur le quai, je vis les roues du train qui tournaient au ras de ma tête, suite à quoi je reperdis connaissance. Lorsque je revins à moi, j'entendis un brouhaha épouvantable et vis une épaisse fumée. Je fus alors conduit à l'hôpital de Saint-Etienne, avec d'autres blessés, par une ambulance arrivée rapidement sur les lieux.

Il y a eu une trentaine de blessés et une vingtaine de morts... Je l'ai échappé belle. Ce n'était pas mon moment. Parmi les morts, une jeune fille de Veauche devait se marier le lendemain. Certains ont succombé des suites de leurs brûlures. Je sus, un peu plus tard, que le jeune homme qui m'avait sauvé la vie en me poussant par la fenêtre, avait un frère jumeau, lequel était mort brûlé dans la catastrophe.

Je restais un mois et demi à l'hôpital, j'étais brûlé des mains aux avant-bras, aux pieds et au visage. Ma langue était devenue dure comme du bois, ma veste que je n'avais pas quitté m'avait protégé. J'avais une grave blessure à l'arrière du crâne que je m'étais fait en tombant du train sur le quai, cette blessure nécessita plusieurs points de suture, j'en porte encore la cicatrice.

Enfin, je suis resté vivant contrairement aux pauvres gens morts dans le feu ou par la suite, à l'hôpital, dans d'atroces souffrances... Heureusement pour ma famille que j'ai survécu, cela aurait fait beaucoup avec le décès de notre père en novembre de l'année suivante."

Minique

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6. 'De la vapeur au TGV'

"La dernière fois que je pris le train, ce fut en 1962, au retour de mon service militaire. Marseille-Belfort, en train express à vapeur dont les wagons étaient en bois, pour une durée de 7 heures.

Cette année j'ai enfin eu le temps et les moyens de voyager, j'ai donc pris le TGV de Mulhouse à Paris (3h30), il y a eu du changement, surtout en ce qui concerne la vitesse et le confort, que du bonheur. Cependant je fus outré de voir les clients de ce magnifique engin abandonner toutes sortes de détritus, sur les sièges et en dessous.

Nous étions en première classe !!! Je me suis dit que quelque chose avait réellement changé dans mon pays. Il y a 5 ans, je suis parti pour la première fois en avion, mais c'est une autre histoire. Bon voyage."

Momo

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7. 'Sans les mains !'

"Je prenais le train avec mes deux enfants sans réservation. Laura avait alors environ six ans, elle trouva une place à gauche d'une jeune femme qui portait un blouson en jean.

Fatiguée, elle s'assoupit et sa tête se posa sur le bras de sa voisine qui ne bougea pas. Au bout de cinq minutes, celle-ci ouvrit son blouson avec son menton, tira une paille de la pochette de sa chemise avec sa bouche et en porta le bout dans la canette de coca qui était posée devant elle. Alors, ma fille se réveilla et comprit que sa voisine n'avait pas de bras ! Cette dernière se mit debout péniblement et s'avança dans l'allée du wagon en se cognant à droite et à gauche comme une personne ivre.

Nous étions très émus et nous n'oublierons jamais cette scène. Elle permet de comprendre le quotidien de certains handicapés et d'apprécier notre liberté !"

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8. 'Générosité'

"Je me trouve un jour assise à côté d'un monsieur très élégant et bel homme.

Un "sourd-muet" passe dans le couloir et dépose sur ma tablette un objet. J'observe cet objet qui avait la forme d'un coeur. Mon voisin m'a offert cet objet tout en me disant merci d'être si souriante et belle. J'ai cru un instant à une entrée en matière pour "draguer".

En fait, ce monsieur était médecin et rentrait d'Afrique. Nous avons beaucoup parlé (je suis née en Afrique et j'y ai vécu 17 ans). Il s'occupait alors des malades atteints du virus Ebola. C'était un homme généreux, ouvert aux autres et quelque chose en moi avait attiré en tout bien tout honneur son attention affective.

Nous nous sommes séparés en gare de Nice. Il m'a souhaité d'être heureuse et m'a dit de prendre soin de moi. J'ai gardé cet objet en forme d'un instant de "lumière" dans ma vie."

Picasse

"C'était l'année sainte, donc d'un grand pèlerinage. Nous sommes restés 26 heures dans des wagons en bois. Comme j'étais de petite taille, j'ai dormi dans les porte-bagages qui étaient eux aussi en bois.
Ce fut tout de même un bon souvenir !!! J'étais alors âgée de 17 ans."

Greco

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9. 'Paris-Rome en 1950'