Films coquins et coronavirus : quand le gouvernement dérapeMarlène Schiappa fait partie de la conversation privée sur le sujetAFP
Une conversation privée entre plusieurs membres du gouvernement a fuité. Elle évoque, entre autres, les questions de bandes passantes... Et certains sites pour adulte.
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Comment limiter la consommation de bande passante ? C’est la question que se posaient différents membres du gouvernement dans une conversation privée, dévoilée au grand public par Le Canard enchaîné  mercredi 25 mars. La discussion a eu lieu sur la messagerie cryptée Telegram, avec plusieurs ministres.

Trois personnalités s’y démarquent : Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, et Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État chargé des Transports. Ainsi, ce groupe a été créé pour évoquer les problèmes de bandes passantes durant le confinement et la façon d’y remédier le plus rapidement possible.

Limiter les problèmes de connexion

En effet, avec les mesures de confinement, beaucoup sont contraints de rester chez eux, en situation de télétravail, tandis que les plus jeunes suivent des cours à distance (visioconférence, mail, Skype…) pour poursuivre leur éducation. Limiter l’utilisation de Netflix, Apple, ou encore YouTube a donc été évoqué par ces membres du gouvernement. "Je vous confirme qu’on limitera Netflix, Apple, et YouTube, car ils prennent 25% du réseau, mais en journée et pas le soir", affirme Agnès Pannier-Runacher dans cette conversation.

Une prise de décision quelque peu contestée au vu de la nécessité de se divertir en période de restriction de déplacement. C’est, par exemple, Marlène Schiappa qui parle de nécessaires "soupapes de décompression", afin d'éviter les tensions dans les foyers. Très vite, l’utilisation de sites moins conventionnels est arrivée sur la table...

La pornographie, vrai sujet à débat

"Si tu youpornes à 22 h 30, ça gêne personne", tels sont les mots d’Agnès Pannier-Runacher, adressés à Cédric O, relaie Midi Libre. En effet, la consommation de vidéos pornographiques et de jeux en ligne a explosé en Italie, comme le précise le secrétaire d’État au Numérique. Un sujet qui peut sembler léger, mais qui a son importance dans la consommation de bande passante. Mais cette petite phrase d'Agnès Pannier-Runacher a inspiré ses collègues...

Ainsi, Marlène Schiappa propose de partager des "contenus amateurs" en guise de remplacement et Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, ironise sur la discussion en définissant : "Des dialogues entre ministres qui resteront dans l’histoire de France". Mais ces membres du gouvernement ne se sont pas arrêtés là...

Des mesures qui pourraient mal passer

La déclaration d’Agnès Pannier-Runacher sur la limitation des différentes plateformes vidéos de divertissement est une prise de risque. "On va avoir des émeutes", répondait Marlène Schiappa après sa proposition. En effet, pour les familles confinées, ne plus pouvoir mettre son enfant devant des séries, films ou vidéos va entraîner un réel problème au sein des ménages.

La secrétaire d'État à l'Égalité homme/femme partage même son propre ressenti. "Perso, je ne garantis pas de pouvoir tenir les mômes sans aller au parc et sans regarder Netflix". Une mesure complexe donc, mais qu’Agnès Pannier-Runacher compte bien détourner en "ne le disant pas publiquement", reprend-elle. Rien n’est encore sûr concernant ces idées, mais le gouvernement a, semble-t-il, trouver une solution pour certaines de ces plateformes...