"Ils ont des codes d’honneur et clairement, ça m’a rassurée" : une victime de brouteurs se confie© SEBASTIEN BOZON/AFP AFP
Des escrocs opérant sur le web ont réussi à soutirer des milliers d'euros à de jeunes femmes en se faisant passer pour des militaires français. Explications.

Méfiez-vous des "brouteurs". Depuis quelques mois, des arnaqueurs opérant sur le web, également appelés "brouteurs" et généralement basés en Côte d’Ivoire, se font passer pour des militaires français sur les réseaux sociaux. Leur mode opératoire est simple : ils créent de faux profils en ligne, ajoutent des photos volées de vrais militaires puis nouent une relation virtuelle avec leurs futures victimes avant de leur demander de l’argent. 

Un phénomène qui inquiète de plus en plus au sein de l’armée. "2 000 faux profils sur Instagram, 300 sur Facebook, 500 sur TikTok, d'autres sur LinkedIn ou les sites de rencontres. Ces photos représentent 90% des arnaques aux faux profils qui remontent jusqu'à nous" a détaillé à France Info le capitaine Cédric, porte-parole de la Légion étrangère. Toujours d’après lui, les photos d'un ancien sergent-chef de la Légion étrangère auraient permis à elles-seules de créer près de 5 000 faux profils.

"Un légionnaire, ça fait rêver"

Interrogée par TF1, Anna a expliqué être tombée dans le panneau sans s’en rendre compte : "un légionnaire, ça fait rêver, un beau jeune homme qui vous contacte quand ça va mal dans votre couple, ça vous fait rêver". Même scénario pour Marion, mise en confiance par l'aspect militaire de son interlocuteur : "ils ont des codes d’honneur. Le respect, la fidélité, ils jurent par ces valeurs et clairement, ça m’a rassurée". La jeune femme n’est toutefois pas la seule à s’être laissée prendre au piège. "Il m'a demandé de l'argent pour que son officier supérieur le renvoie à Paris après 18 mois passés au Mali. Ou pour manger au restaurant parce qu'il me disait que la nourriture était mauvaise. Ou pour payer son hospitalisation après une blessure par balles", a également raconté Carolina qui a envoyé près de 5 000 euros à celui qu’elle pensait être un militaire.