Législatives : les ministres sur la selletteabacapress
En cas d'échec aux élections législatives, les ministres qui se présentent devront quitter leur poste au gouvernement. Un risque plus ou moins grand pour certains.
Sommaire

 

Contexte

© abacapress© abacapress© abacapressIls sont 25 ministres (sur 34) à se présenter aux élections législatives qui auront lieu le 10 juin. Et tous savent bien qu'en cas d'échec, ils devront quitter sans tarder le gouvernement, comme l'a annoncé Jean-Marc Ayrault (mercredi 16 mai sur France 2).

Une règle d'exemplarité qui découle d'un principe simple : un ministre ne remportant pas le suffrage universel des électeurs perd sa légitimité à gouverner au sommet de l'Etat.

Si la plupart des ministres en lice pour les législatives n'ont a priori rien à craindre, d'autres, en revanche, prennent un plus gros risque.

Ceux qui peuvent perdre

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Marie-Arlette Carlotti : ministre déléguée aux Personnes handicapées.
Candidate dans la cinquième circonscription des Bouches-du-Rhône, fief de l'UMP Renaud Muselier, Marie-Arlette Carlotti mise sur une circonscription qui a voté Hollande à 50,22%, soit bien en dessous de son score national…

Aurélie Filippetti : ministre de la Culture et de la Communication
Le nouveau redécoupage électoral de 2012 a entrainé la fusion de sa circonscription de Moselle avec celle, voisine, acquise à la droite. L'élue, qui se présente dans la première circonscription à Metz affrontera donc l'UMP Julien Freyburger. Aurélie Filippetti s'est pourtant déclaré "prête à prendre le risque de perdre [son] poste au gouvernement. Le seule légitimité, elle vient de l'élection au suffrage universel, c'est indispensable".

Benoît Hamon : ministre délégué à l'Economie solidaire
Hamon brigue la onzième circonscription des Yvelines, à Trappes, ancrée à droite. Il affronte le député sortant Jean-Michel Fourgous, qui a conquis son premier mandat de député en 1993, et a été élu en 2007 avec 52% des suffrages. Le socialiste pourrait toutefois l'emporter, ayant été fortement médiatisé dans son rôle de porte-parole du PS.

Stéphane Le Foll : ministre de l'Agriculture
Cet ami de longue date de François Hollande se présentera bien dans la quatrième circonscription de la Sarthe, celle de Sablé, autrefois détenue par François Fillon.
Stéphane Le Foll y affrontera le député maire UMP de Sablé, Marc Jouaud. Le fait que François Hollande soit arrivé largement en tête au niveau local avec un score de 53% reste cependant un atout.

Ceux qui ont préféré abandonner

© abacapress© abacapress© abacapressDe peur de perdre leur maroquin fraîchement acquis, certains ministres ont déjà renoncé à briguer un mandat de député.

Najat Vallaud-Belkacem : ministre du Droit des femmes
La jeune porte parole de François Hollande durant sa compagne, promue au droit des femmes et porte-parole du gouvernement, a annoncé jeudi sur son site Internet : "Pour mieux assumer cet engagement sans délai et cette implication sans partage, je fais toute confiance à Anne Brugnera, et à son suppléant, Walter Graci, pour mener, au nom de la majorité présidentielle, la bataille des législatives dans la 4eme circonscription du Rhône". 
 

La jeune ministre de 33 ans a donc préféré céder sa place pour ne pas risquer son poste. Sachant que dans cette circonscription UMP de Lyon, Nicolas Sarkozy a réuni 53,88% des voix le 6 mai dernier…

Michel Sapin : ministre du travail
Michel Sapin s’est mis en retrait sans toutefois abandonner totalement. Il a en effet décidé de se présenter en suppléant du député PS Jean-Paul Chanteguet.  "Nous avons considéré avec Michel qu'à partir du moment où il était nommé ministre, il était plus simple et plus clair vis-à-vis des électrices et des électeurs que je sois candidat titulaire…" a expliqué le candidat titulaire samedi sur France Bleu Berry.
 

Si Michel Sapin a choisi de se mettre en retrait, c’est que sa victoire n’était pas acquise. En 2007, le ministre du Travail avait ainsi obtenu son mandat au deuxième tour avec 50,55% des suffrages, contre 49,45% au candidat UMP Jean-Yves Hugon, soit seulement 374 voix d'avance…

Christiane Taubira : ministre de la Justice
La députée de la première circonscription de Guyane est élue dans ce territoire, resté à gauche depuis 1993. En outre, à l’élection présidentielle, François Hollande l'a emporté dans cette circonscription avec 62,28%. Pourtant, ses proches ont annoncé vendredi son renoncement. La charge de travail que représente le ministère de la Justice, premier maroquin de la carrière de Christian Taubira, est sans doute à l’origine de cette décision.