Retraite : le Medef souhaite repousser l’âge de départ pour rétablir l’équilibre du systèmeIstock
Pour de nombreux experts, il n'y a pas mille et une façons de rétablir l'équilibre du système : en temps et en, heure, il faudra baisser le niveau des pensions. Geoffroy Roux de Bézieux propose une autre piste, elle aussi bien connue des Français.
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Déséquilibre. La crise sanitaire, et les mesures engagées pour l’endiguer, ont porté un coup à l’économie française. Ce n’est un secret pour personne : le système de solidarités intergénérationnelles français a particulièrement souffert de cette situation. Certes, les retraités n’ont pas été les premières victimes de la catastrophe économique qui accompagne encore l’épidémie de coronavirus Covid-19, mais le Comité de suivi des retraites (CSR) et le Conseil d’orientation des retraites (COR) sont sans appel : en 2020, le déficit du régime s’élevait ) 23,4 milliards d’euros.

Pire encore, la plupart des projections réalisées par le CSR pointent vers une hypothèse inquiétante : le système de retraite pourrait rester "sous-financé sur les 25 prochaines années", cite BFMTV. D’ici à 2045, et même potentiellement après, le retour à l’équilibre paraît peu probable d’après les experts du Comité de suivi.

Bien sûr, il est possible d’envisager des réponses politiques à ce problème. Ces dernières sont d’ailleurs susceptibles de varier considérablement en fonction de la grille de lecture adoptée. D’aucuns embrassent en effet la réalité telle qu’on l’a connait et appellent donc à davantage de rigueur budgétaire quand c’est possible tandis que d’autres proposent de renverser la table et revoir durablement la répartition des ressources en France.

Retraites : les solutions habituelles pour rétablir l’équilibre

Parmi les solutions généralement envisagées par les premiers figure souvent la hausse des cotisations payées par les salariés et les employeurs, mais elle est généralement abandonnée, car elle tend à faire augmenter le coût du travail. Les deux autres pistes, ainsi que l’a déjà expliqué Planet consistent fondamentalement à jouer sur le niveau des pensions. Cependant, l’une concerne les actifs à l’approche de la retraite, tandis que l’autre déplaira à toutes celles et ceux qui ont déjà liquidé leurs droits… puisqu’il s’agit de s’attaquer à leur niveau de vie. Ce n’est pas ce que propose le Medef aujourd’hui.

Retraite : que propose le Medef, au juste ?

"Pourquoi pas, avant la fin du quinquennat, faire par exemple ce qu’avait fait Marisol Touraine, c'est-à-dire augmenter les trimestres de cotisation ? Ca peut être un débat qu’on peut avoir avant 2022", a notamment déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Mouvement des entreprises de France (Medef), le mercredi 6 janvier 2021. Il était interrogé par France Info.

Et lui de poursuivre : "La retraite peut être une manière de rembourser une partie des déficits".

Il ne s’agit pas, assure-t-il, de toucher à l’âge légal de départ à la retraite… Simplement de contraindre les actifs à travailler davantage s’ils veulent toucher un taux plein, ou à accepter de gagner moins, s’ils décident tout de même de partir ainsi qu’ils auraient pu le faire avant une telle mesure.

Une telle proposition n’a rien d’incroyablement neuf : elle rejoint d’ailleurs pour partie (et n’invalide pas le reste) de celles du CSR.

Retraite : qu’a annoncé le CSR ?

Le CSR évoque de son côté la sous-indexation des pensions, qui revient donc à faire porter la charge sur les retraités actuels. Un tel dispositif, estime-t-il "peut se justifier s’il apparaît que la crise aura conduit à améliorer plus que très ponctuellement le niveau de vie relatif des retraités par rapport à ce qu’aurait été son évolution sans crise".

"Il n’est pas illégitime de mobiliser à nouveau ce paramètre, pour viser un partage parallèle des conséquences de la crise entre actifs et retraités", affirme encore le CSR.