Comment Michelin a développé en local ce masque réutilisable ?Michelin développe un nouveau modèle de masque de protection ambitieuxIstock
Le groupe Michelin s'est lancé dans la production de masque réutilisable à l'infini. Il s'est associé avec des chercheurs du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) et des PME de région Auvergne-Rhône-Alpes pour réaliser ce projet.
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Il est vendu à 28 euros l’unité, uniquement à destination des professionnels pour le moment. Il s’agit d’un masque de protection réutilisable à l’infini qui a été développé par le groupe Michelin en association avec des PME de région Auvergne-Rhône-Alpes et des chercheurs du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), précise BFMTV. Il fonctionne avec des filtres réutilisables 100 fois qui ramène le coût d’utilisation à seulement 28 centimes.

Ce masque de protection est porteur de grands espoirs, notamment en comparaison aux prix d’autres modèles jetables qui se situent de 2 à 5 euros. Il est amené à connaître un engouement important dans les semaines qui arrivent. Dès le départ, le groupe Michelin a affiché une volonté forte de créer non pas des masques jetables comme le modèle FFP2 par exemple, mais plutôt réutilisable à l’instar de la norme FM.

Un projet ambitieux

"Au début du projet l'idée était de proposer un masque de ce type, avec un filtre qui puisse être utilisé 100 fois ; comme il y a une dégradation progressive, nous avons opté pour un système de 5 filtres, utilisables chacun 20 fois pour tenir cet objectif", expose Marc Desbois, spécialiste de l'impression 3D métal et plastique chez Michelin. "Cette notion de masque réutilisable était fondamentale pour nous, à la fois d'un point de vue économique mais aussi écologique : notre filtre de 9,5 cm de diamètre est trois fois moins grand qu'un masque papier qui recouvre tout le visage afin de limiter l'usage de ce matériau en tension actuellement".

L’intégralité du développement a donc été réalisée avec de l’impression en 3D afin de produire le plus rapidement possible des modèles à destination du CEA. Des soignants du CHU de Grenoble ont également testé ces masques pour donner un point de vue sur leur efficacité. Pour limiter les coûts de production, c’est l'injection plastique qui a été préférée. Une méthode d’ailleurs assurée par APA, une PME du Puy-de-Dôme. Michelin a pour ambition de produire un million de masques par semaine courant mai, et plus de cinq millions avant fin juin.

Disponible pour tous d’ici fin juin ?

C’est en tout cas l’objectif. Le masque est baptisé "Ocov" et est enfin prêt à être distribué à un maximum de personnes souhaitant se protéger du coronavirus Covid-19. La PME Ouvry a assuré que la commercialisation devait débuter à partir du 4 mai 2020. La distribution se fera par livraison. Déjà plus de 500 000 précommandes sont enregistrées par l’entreprise lyonnaise.

Ce sont en général des professionnels de grandes industries qui se préparent à redémarrer leur production. Les particuliers peuvent également manifester leur intérêt pour ces masques via un formulaire de contact. Ouvry est actuellement à la recherche de partenaires dans la distribution pour s’ouvrir aux marchés de la grande distribution et du e-commerce d’ici 2020.

Une protection optimale

Ce modèle reste tout de même à destination des professionnels en priorité, informe BFMTV. La philosophie de départ était de trouver un moyen de protéger les salariés du spécialiste français des pneumatiques qui appréhendaient la reprise du travail. L’idée de l’adapter au grand public est venue en second plan.

"Dès le début du confinement, la philosophie de ce projet nous a beaucoup plu, avec cette volonté d'avoir un produit qui réponde rapidement à un problème concret avec une notion de fabrication locale", explique Marc Desbois. Le masque a été confectionné avec l’objectif qu’il s’adapte à toutes les formes du visage, pour limiter autant que possible l'écart entre la peau et la protection.