Saviez-vous que Jacques Chirac avait décidé de stocker les masques en son temps ?AFP
Le personnel médical n'a de cesse de le rappeler : infirmiers et médecins n'ont pas accès aux masques dont ils ont pourtant besoin. La crise sanitaire illustre l'impréparation de l'État. Une situation qui n'a pourtant pas toujours été aussi catastrophique.
Sommaire

L'incurie Française n'est plus remis en question. "Quand même, on est des médecins, pas des animaux", s'insurgeait récemment un docteur réunionnais, après avoir reçu des masques maculés de tâches brunes. Le tissu dans lequel ils ont été cousus est moisi. Si l'affaire a très rapidement pris une tournure politique, rapporte La Dépêche, elle illustre parfaitement les manquements de l'Etat en matière de préparation.

Ce n'est pas la première fois, depuis le début de la crise sanitaire, que la pénurie de masque en cours menace les Françaises et les Français. Il y a peu de temps encore, l'Hexagone voyait une cargaison de ces biens pourtant essentiels lui filer sous le nez. Ils avaient été commandés à la Chine par la France avant d'être rachetés au prix fort par les Etats-Unis, directement sur le sol chinois, "sur le tarmac". S'ils n'étaient finalement pas destinés à la Région Grand-Est rapporte L'Est Eclair, c'est une pratique qui se développerait à en croire Jean Rottner, le président local Les Républicains.

Des commandes de masques importantes

Pour remédier à cette crise dans la crise, les autorités ont multiplié les commandes de masques, rappelle France Info. Le Dimanche 29 mars 2020, un premier lot comptant 5,5 millions de ces produits nécessaires à la lutte contre le coronavirus arrivait de Shanghai. Un nombre important, certes, mais loin d'être suffisant puisque les personnels médicaux et paramédicaux consomment 40 millions de masques par semaine. En tout et pour tout nos usines ne sont capables d'en produire "que" 8 millions à rythme hebdomadaire.

Pourtant, fut-un temps, la politique de la France vis à vis des masques était différente. En effet, sous Jacques Chirac, l'attitude des autorités à l'égard de ce genre de précautions était différente.

Jacques Chirac et les masques chirurgicaux

C'est Xavier Bertrand, le médiatique président du conseil régional des Hauts-de-France, qui revient pour Le Figaro sur les précédentes politiques sanitaire de l'Etat Français. Il évoque notamment l'époque Jacques Chirac et la façon de faire que feu le chef de l'Etat pouvait avoir en la matière.

En novembre 2005, Xavier Bertrand part en Chine pour le compte du gouvernement de Dominique de Villepin. Il y rencontre alors le ministre chinois de la Santé, son homologue de l'époque, qui le prévient : si une épidémie devait frapper le monde entier, l'Empire du Milieu garderait ses masques. Il n'en faut pas plus pour convaincre le ministre – ainsi que le président ! – de commencer à créer des stocks. Et Xavier Bertrand de déplorer : "En 2006, la moitié de la production mondiale, soit 600 millions de masques, était assurée en France".

Quand a-t-on arrêté de faire des stocks ?

"A partir de 2011, après la grippe H1N1, il a été décidé que nous n'avions plus besoin de stock de cette nature car les productions mondiales pour assurer le coup en quelque sorte, en cas de pandémie. Les stocks ont donc progressivement diminué", expliquait récemment Sibeth Ndiaye sur le plateau de BFMTV.

Et la porte parole du gouvernement de dédouaner l'administration actuelle : "Au début de cette crise, en 2019, nous avions un stock de 140 millions de masques chirurgicaux, dont une partie pas utilisable car destinée aux enfants". Héritage, donc, des précédents exécutifs...