Tradition, superstition... Trois rites des mariages gitansIllustrationIstock
Des robes extravagantes, des centaines d'invités et des fêtes somptueuses... Le mariage est une cérémonie essentielle dans la communauté gitane. Il s'accompagne aussi de rites ancestraux, toujours respectés de nos jours.
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Des rites et des traditions qui ont toujours leur importance. La communauté gitane a été au cœur de plusieurs reportages diffusés au début du mois de février par TFX. Dans l’un de ces documentaires, les caméras de la chaîne de télévision suivent notamment des fiancés le jour de leur mariage et un couple de jeunes fiancés, qui s’apprêtent à se marier. L’occasion pour les spectateurs de découvrir en détails les coutumes et les traditions de cette communauté, où les mariages sont un moment important pour les familles.

Mariages gitans : la cérémonie du mouchoir

Comme le rapporte Télé-Loisirs, une séquence de cette émission a interpellé Marlène Schiappa, ministre en charge de la Citoyenneté. Dans une lettre ouverte transmise le mardi 30 mars, dans laquelle elle s’adresse directement au président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, elle se dit "scandalisée" par un des passages, la cérémonie du mouchoir. Dans le reportage de TFX, cette étape – qui a lieu durant la fête – est présenté comme "le moment le plus important du mariage", celui qui va officialiser l’union entre les deux jeunes gens. Dans sa lettre, Marlène Schiappa écrit que "cette pratique est décrite comme étant le vrai moment du mariage, au mépris des lois de la République". "Nos textes sont clairs : le mariage doit être célébré à la mairie, entre personnes majeures, dans une salle ouverte au public", rappelle-t-elle également, reprochant à la chaîne la manière dont elle a traité ce moment du reportage.

De quoi s’agit-il exactement ? Lors de la soirée, la mariée est emmenée dans une pièce, à l’écart de ses invités, où se réunissent le maximum de femmes possibles. L’une d’entre elles, la "picadura", va pratiquer le rite du mouchoir, c’est-à-dire tester la résistance de l’hymen de la jeune fille avec un tissu fin. Ce dernier est ensuite montré aux invités, pour "prouver" la virginité de la mariée. Ce n’est pas le seul rituel important aux yeux de la communauté gitane lors d’un mariage.

Mariages gitans : la fête avant la fête

Souvent, lors d’un mariage, la mariée veut garder le suspense jusqu’au bout pour son époux et ses invités, ne dévoilant sa robe qu’à son arrivée à la mairie ou lors d’une cérémonie religieuse. Dans la communauté gitane, le fiancé vient chercher son épouse chez elle, entourés de leurs deux familles, avant de mener une parade dans leur quartier, où ils doivent annoncer leur mariage à l’ensemble de la communauté.

Danse, chants, tenues de soirée… La fête débute à ce moment-là, pendant que leurs proches préparent la salle où se déroulera la suite de la soirée, avec des centaines d’invités. Cette parade permet aux mariés d’être les plus extravagants, les plus apprêtés car, selon une superstition, un mariage doit être le plus extraordinaire possible sinon il est voué à l’échec. Mais avant le mariage, il y a l'enlèvement…

Mariages gitans : l'enlèvement de la fiancée

Avant d’être officiellement mariés, les fiancés n’ont pas le droit de se retrouver tous les deux sans la présence d’un proche. Lorsqu’ils décident de sauter le pas, les futurs époux doivent respecter un autre rite, celui du kidnapping. Pour annoncer le mariage à leurs parents respectifs, le futur marié va enlever sa fiancée chez elle et l’emmener dans une destination qui restera secrète. Par cet "enlèvement", les jeunes gens annoncent à leurs proches qu’ils se marieront dès leur retour. Pour ces derniers, c’est une course contre la montre qui commence à ce moment-là, car ils n’ont que quelques jours pour organiser la cérémonie de mariage.