"Tatcher à barbe", "L’exécuteur"... Ce que signifient vraiment les surnoms d'Edouard PhilippeAFP
Plus d'un mois après le début de la grève contre la réforme des retraites, Marianne a décidé de rhabiller Edouard Philippe pour l'hiver. Après des surnoms relativement doux, voilà le Premier ministre traité en "exécuteur". Mais pourquoi un tel choix de mots ?

Au début du quinquennat, d’aucuns le surnommaient Doudou. Un "diminutif affectueux de son prénom" expliquait alors Le Parisien, qui révélait les étranges surnoms dont s’affublaient les ministres d’Emmanuel Macron. D’autres, moins chanceux, avaient été appelés "Le Cornichon", se souvient le quotidien.

Aujourd’hui, cependant... Le Premier ministre a droit à des surnoms moins conciliants. Aux yeux de Marianne (article abonné), qui fait de lui le "vrai visage du macronisme", il est "l’exécuteur" : un "technocratique, libéral" et "gardien de la doxa". Un surnom qui ne manque pas de choquer Françoise Fressoz, éditorialiste pour Le Monde, qui rappelle l'étiquette qui, des années durant, fut celle d’Edouard Philippe à droite. Il y était perçu comme appartenant aux courants modérés et humanistes du mouvement, loin d’une image d’homme violent, donc. Depuis, il appartient à la coalition centrale fondée en 2017 et le quotidien du soir le présente comme un rempart à la "progression populiste". 

Pourquoi Edouard Philippe est-il l’exécuteur ?

Si l’hebdomadaire a opté pour un surnom de cet ordre, c’est aussi parce qu’il un rôle bien précis 

au sein de la majorité : exécuter la réforme des retraites ainsi qu’elle a été décidée par le gouvernement. Sans jamais rien céder, tout en faisant passer le retrait de l’âge pivot pour un compromis. Et Le Monde, cependant, de répondre que le Premier ministre a su "ployer l’échine", quand c’est devenu nécessaire.

Ce n’est pas le seul surnom que Marianne accorde à Edouard Philippe : il est aussi appelé "Tatcher à barbe", en référence à la Dame de fer. Cette dernière est connue pour son libéralisme économique, lequel correspond assez à la politique menée par l’exécutif aux yeux de l’hebdomadaire. Elle a aussi gouverné d’une main de fer, sans rien céder lors de la grève des mineurs de 1984-1895.