Les marchés vont-ils finalement disparaître ?IllustrationAFP
Les règles se durcissent. Encore très fréquentés, ces lieux de convivialité, sont aussi des zones à risque. Certaines villes les ont déjà interdits.
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Le non-respect des mesures de sécurité menace l’ouverture des marchés ouverts, en plein air ou fermés. En effet, malgré le confinement, ces lieux très prisés par les Français, qui viennent, en plus de faire les courses, se détendre, restent encore très fréquentés.

Pour l’heure, comme le précise le ministère de l’Intérieur à CheckNews "il est possible de se rendre avec son attestation de déplacement dérogatoire dans un marché distribuant des produits alimentaires et de première nécessité". Les gestes barrières doivent toutefois être respectés. Beauvau indique d’ailleurs que "des contrôles de police et de gendarmerie sont effectués sur les marchés pour vérifier que seuls des produits alimentaires et de première nécessité sont vendus, à l’exclusion de tous autres produits".

Or, malgré le marquage au sol, apparaissant de plus en plus devant les étals, la distance sociale d’un mètre est loin d’être appliquée. L’espacement des étals n’est pas non plus optimal. Les gens s’agglutinent et discutent, rapporte Le Figaro.

Autant de comportements qui annihilent les efforts de confinement effectués par les citoyens dans d’autres circonstances.

Marchés : certaines villes les interdissent

Pour limiter les risques au maximum, des communes ont d’ores et déjà pris des mesures drastiques.

À Sallanches, en Haute-Savoie, le plus gros marché de la région, qui a lieu chaque samedi, a été annulé jusqu’à nouvel ordre, précise France Bleu.

Selon le maire, Georges Morand, "dans les grandes surfaces ou les boulangeries, on peut mettre des règles en place. Il est possible de limiter le nombre de gens qui rentrent ou mettre les distances de sécurité en place. À l'extérieur, c'est impossible de gérer, surtout avec autant de monde."

Dans l’Aveyron, Rodez a aussi interdit depuis mercredi 18 mars ses deux rendez-vous hebdomadaires.

Marchés : les producteurs locaux montent au créneau

Les producteurs locaux aveyronnais, inquiets de leur devenir, tentent de faire annuler cette décision. Avec l’aide des syndicats -confédération paysanne et jeunes agriculteurs- ils lance un appel au préfet pour rouvrir les marchés.

"Nous pouvons mettre en place un dispositif qui sécurise davantage les lieux. Et si on veut que les grandes surfaces ne soient pas bondées, il faut multiplier les points de vente, comme les marchés qui proposent par ailleurs des produits de qualité", explique Delphine Da Costa, membre de la fédération nationale de l’agriculture Bio.

Parviendront-ils à convaincre l’édile ?

D’autres villes, qui avaient banni les marchés, reviennent sur leur décision. C’est le cas de Foix dans l’Ariège : "Il n’y aura plus que l’alimentaire, qui était sous la halle et qui va être installé sur les allées au grand air. La police municipale veillera au grain", précise une employée de la mairie au quotidien.

Marchés : des mesures de sécurité renforcées

A Paris, ces lieux demeurent bondés. Les policiers locaux, effarés par l’incivisme qui met en danger la santé de tous, demandent sa fermeture. 

Si la ville n’envisage pour le moment pas de suspension d’activité, elle entend "améliorer le dispositif de contrôle à l’entrée des marchés les plus fréquentés et mieux faire respecter les distances entre chaque client".

Toutefois, en cas de non amélioration, "le préfet de police sera amené à prendre toutes les mesures utiles", peut-on lire dans un communiqué.

D’autres cités, comme Maisons-Laffitte dans les Yvelines, imposent des mesures de filtrage strictes en l imitant l’accès à 100 personnes maximum. Comme le note Le Parsien, à Soisy-sous-Montmorency, les commerçants du marché proposent, eux, une livraison à domicile.