PMA : Marlène Schiappa exige le retrait d'une campagne de La Manif pour tous ©AFP
La secrétaire d'État pour l'Égalité entre les femmes et les hommes dénonce la comparaison faite entre enfants nés de FIV et OGM qu'elle juge "profondément offensante pour les enfants et leurs familles".

Elle exige son retrait pur et simple. Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a condamné vivement ce samedi 7 octobre la nouvelle campagne diffusée par La Manif pour tous pour s'opposer à l'ouverture de la PMA pour toutes, promise par Emmanuel Macron. Le groupe ultra-conservateur est passé par l'intermédiaire d'un site créé spécialement pour s'attaquer à cette mesure qui devrait entrer en vigueur fin 2018 et son compte Twitter, qui ont tous deux vu le jour en septembre. La Manif pour tous y a diffusé début octobre une campagne avec le slogan "Après les légumes OGM, les enfants à un seul parent?", montrant un bébé entouré de légumes OGM tels qu'un poireau, une tomate, une aubergine ou un oignon.

Une comparaison jugée inadmissible pour Marlène Schiappa. "Comparer les bébés nés après FIV ou insémination à des légumes OGM est profondément offensant pour les enfants et leurs familles", s'est indignée la femme politique, exigeant le retrait de cette publicité. La secrétaire d'État a ensuite ajouté que "les familles monoparentales sont aussi stigmatisées par cette campagne".

Mis en cause directement par la Secrétaire d'État, La Manif pour tous a publié un communiqué sur Twitter ce dimanche, regrettant "un débat caricatural sur une question aussi importante que la PMA en l'absence de père". Le collectif a en effet dénoncé "le faux procès dont elle est victime". Souhaitant "un dialogue réel pour clore une polémique virtuelle", La Manif pour tous a sollicité un rendez-vous à Marlène Schiappa pour débattre.

Dans un sondage récent de l'Ifop, au moins 64% des Français se disent favorables à l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples lesbiens. Un signe que les mentalités évoluent sur ce sujet. Après plus de quatre ans de silence, le Comité d'éthique s'était prononcé fin juin en faveur de cette mesure, qui sera proposée par le gouvernement dans le cadre d'états généraux de la bioéthique en 2018.

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