Attaque par les égouts, course-poursuite… Les folles infos d’un docu sur Emmanuel MacronAFP
La vie de président de la République n'est définitivement pas de tout repos. Un récent documentaire revient sur quelques-uns des moments qui ont le plus angoissé Emmanuel Macron, depuis son élection.
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"S'il était descendu de sa voiture sans service d'ordre, je pense qu'il aurait été lynché. Là, il a vraiment pris conscience qu'il avait tellement poussé les gens à bout que sa vie était en danger quoi", affirme sans ambages Jérôme, "gilet jaune", parfois désigné comme le chef du mouvement au Puy-en-Velay. Devant les caméras de BFMTV, qui diffusait le 4 novembre le documentaire intitulé Macron et les Gilets jaunes : l'histoire secrète,  il raconte l'étonnante course-poursuite qui aurait pu coûter très cher au chef de l'Etat.

Quelques jours après les événements de l'Arc de Triomphe, le président de la République décide de se rendre dans la petite commune de Haute-Loire, pour y prendre la température. Hélas pour lui, l'information arrive rapidement aux oreilles des "gilets jaunes" locaux qui se réunissent pendant qu'Emmanuel Macron échange avec des "employés traumatisés", rapporte la chaîne. 

Au total, ils sont une trentaine autour du locataire de l'Élysée. Le service d'ordre, composé de sept véhicules et de quelques hommes chargés d'escorter la voiture du président, peine à sortir. 

Emmanuel Macron : course poursuite dans les rues du Puy-en-Velay ?

Emmanuel Macron est alors pris en chasse par certains des militants en chasuble fluorescente qui se sont rassemblés. Le président, qui décide tout de même de baisser la vitre de son embarcation, est hué, couvert d'insultes et invité à démissionner. D'autres lui disent d'aller "crever". L'un d'eux va même jusqu'à frapper la voiture.

"Je ne savais pas dans quel véhicule il était moi. Donc j'ai tapé jusqu'à son véhicule, ça je le sais. J'ai tapé sur sa voiture, ça c'est sûr. Après j'ai pris un coup de pare-chocs, je me suis cassé la figure, je me suis relevé et j'ai couru derrière la voiture. J'avais la haine comme beaucoup de monde avaient la haine", témoigne Roger, l'homme qui a cherché à barrer la route au cortège présidentiel.

Intéressant à savoir : ce n'est pas la première fois qu'un membre de l'équipe exécutive d'Emmanuel Macron fait l'objet d'une course-poursuite. La dernière fois, rappelle Slate, c'est Edouard Philippe qui était pris en chasse… par les journalistes de BFMTV. Il n'était pas encore Premier ministre.

Emmanuel Macron craignait une attaque menée depuis les égouts de l'Élysée

Même une fois rentré à Paris, Emmanuel Macron vit très mal les événements du Puy-en-Velais. "C'était des gens, au fond,  qu'il reconnaissait comme ceux qu'il avait rencontrés, croisés. Et quand c'est des gens que vous reconnaissez et qu'au fond vous aimez, qui vous ciblent, maltraitent, vilipendent, lapident, ça fait beaucoup plus mal", explique son conseiller et ami François Bayrou, dans le documentaire de BFMTV.

La veille de l'acte IV des "gilets jaunes", le chef de l'État est pris de panique. Déjà décrit comme "stressé" ou "amaigri", il transforme le palais de l'Élysée en véritable bunker, rapporte la chaîne d'information en continu. Le service d'ordre du président envisage même une attaque en provenance des souterrains de la capitale !

"Il y a des informations qui circulent selon lesquelles les plans des égouts des quartiers autour de l'Élysée circulent sur internet, et que donc le palais présidentiel pourrait être l'objet d'une attaque de la part d'assaillants gilets jaunes par les égouts", détaille David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef du service politique pour le Journal du Dimanche, devant les caméras de BFM.

"On demande aux collaborateurs du président de vider leurs ordinateurs, de vider tous les documents confidentiels qu'ils auraient pu laisser dans leur bureau", poursuit-il. "Une telle sécurité n'avait jamais été vue auparavant", souligne pour sa part Stéphane Séjourné, qui fut un temps le conseiller politique d'Emmanuel Macron. Avant cela, le président avait pourtant décidé de revoir l'organisation des services chargés de protéger de l'Élysée.

Emmanuel Macron, prêt à se cacher dans un véritable bunker ?

Effrayé par les "gilets jaunes", Emmanuel Macron avait envisagé - avec ses services de sécurité - différents scénarios. Quelques heures seulement avant l'acte IV du mouvement social qui a secoué le quinquennat et qui n'a toujours pas pris fin, quoique les militants soient moins nombreux après un an, le couple présidentiel, accompagné par quelques conseillers visitaient l'un des lieux les plus confidentiels de la Vème République : le PC Jupiter.

Il s'agit d'un abri anti-nucléaire, traditionnellement réservé au président et son État-major. Il n'a pas été pensé pour le protéger d'une attaque menée par des manifestants, mais bien d'un assaut d'ordre atomique.

Parmi les autres scénarios retenus en cas de danger trop important pour le chef de l'État, l'exfiltration par hélicoptère. Une solution qui n'est pas sans dire les craintes qui ceinturaient à l'époque le palais, note BFMTV...